Du côté de chez Soum
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kepi
Bavard



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MessageSujet: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 15:54

Bonjour, ca fait un moment que je n'ai rien posté ici, donc je viens pour le rattrapage.
Ca fait environ trois ans que je marque dans un coin ce que je lis avec un commentaire et une note.
C'est donc l'occasion de le partager. Les notes sont evidemment tres subjectives, dependent de ce qu'on vient de lire, de son humeur...
Je me rend compte que certains livres sont sur ou sous evalués mais a l'arrivée ca donne une bonne idée de ce que j'ai aimé ou non.
8 et +: adoré, 6 et +: aimé

J'ai deja mis des commetaires sur certains mais n'ayant pas trop l'envie de trier, je remet tout.

Je vais poster par ordre decroissant, donc allez tout en bas seulement si vous aimez souffrir. Bonne lecture !

Crime et chatiment - Fedor Dostoievski: 10/10
Excellent. Tres agreable a lire, tres psychologique, on se sent dans la tete de Raskolnikov. Tres realiste. Bref, Mon livre prefere pour l instant.

Chronique d'une mort annoncée - Gabriel Garcia Marquez: 10/10
C'est une nouvelle. Cela raconte comment un homme est tué dans un village, alors que tout le monde était au courant, que le crime aurait du etre evité sans un enchainement malheureux de circonstances. Malgré le sujet, l'auteur rend le texte vivant, plein de chaleur, parfois drole. Je retrouve le monde de 100 ans, avec des personnages hauts en couleur, mais tres peu de fantastique. Tout se passe dans un village ou tout le monde se connait, menant une vie simple, égayée par des fetes (ici des noces). J'aime beaucoup la construction du roman non chronologique, qui reprend la journée fatidique de pleins de manieres differentes. On sait la fin, pourtant, on apprend chaque fois quelque chose de nouveau en fonction des protagonistes. On sent bien la fatalité qui frappe Santiago, un peu comme 100 ans une fois de plus. C'est dramatique, drole, pittoresque... Juste un defaut, on aimerait que ca dure plus longtemps (seulement une centaine de pages).

Amok - Stefan Zweig: 10/10
L'édition contient trois nouvelles: Amok - Lettre d'une inconnue - La ruelle au clair de lune - Dans la premiere le narrateur est sur un bateau en Asie et va faire une rencontre la nuit. Un médecin, qui a vecu des années en Malaisie raconte comment il a perdu la tete pour une anglaise, étant completement obsédé par elle, la suivant, la traquant, jusqu'au drame. Dans lettre d'une inconnu, un écrivain recoit la lettre d'une femme qui l'a aimé secretement toute sa vie et fait part de ses sentiments, peines. Elle raconte comment ils se sont croisés plusieurs fois sans jamais qu'il ne s'en souvienne. La ruelle au clair de lune est l'excursion d'un homme dans un quartier malfamée ou il rencontre dans une maison de plaisir un couple tres étrange, en pleine relation d'amour-haine. Les nouvelles sont tres originales, l'atmosphere parfois oppresante, parfois émouvante, l'écriture de Zweig est tres agréables. il decortique l'ame humaine avec plein de justesse. C'est court mais captivant.

La Condition humaine - Andre Malraux: 10/10
Le livre raconte le soulevement des communistes a Shangai en 1929 pour aider l'armée revolutionnaire du Kuomintang et la répression sanglante de cette derniere contre ces memes communistes. Kyo est un chef politique qui se bat pour ses ideaux: lutter pour la dignite des travailleurs. Gisors, son pere est un vieux professeur philosophe. Katow, un russe attachant qui a participé aux revolutions russes. Chen est un jeune homme, qui apres son premier assassinat s'enfonce dans le terrorisme... Contrairement a ce que je pensais ce livre n'est pas un traité de philosophie, mais raconte une histoire vivante, émouvante et profonde. On parle d'amour, d'idéal, du sens de la vie. Malraux alterne les discussions politiques, les descriptions psychologiques de ses personnages et les scenes d'actions sanglantes. Le style est agréable, certaines phrases sont de véritables citations. La profondeur est étonnante pour un roman de moins de 300 pages. Un regal

Lignes de faille - Nancy Huston: 9.5/10
4 histoires d enfants de 6 ans dans une meme famille sur 4 generations. J aime beaucoup les differences de caractere, l ordre chronologique inverse qui montre des traits de caracteres d un adulte expliques ensuite dans sa propre histoire d enfant

Les cerfs volants de Kaboul - Khaled Hosseini: 9.5/10
Tres bon livre qui decrit la vie d un jeune afghan, ses relations difficiles avec son pere, son amitie rate et sur la culpabilite sur fond de guerre. Interessant pour connaître la culture afghane et sur la destruction de celle-ci avec l'arrivee des talibans

Mémoires d'Adrien - Marguerite Yourcenar: 9.5/10
Mémoires d'Adrien est un roman historique. Basé sur de nombreux faits réels, Yourcenar imagine un texte écrit par l'empereur romain peu avant sa mort. Il y decrit sa jeunesse, sa montée au pouvoir, ses actions, ses amours. Ce texte ecrit a la premiere personne est sensé s'adresser a Marc Aurele, son successeur choisi. On retrouve donc le parcours de cet empereur eclairé qui a toujours preféré la discusion et le compromis a la guerre. Le texte livre de nombreuses reflexions sur la politique, le pouvoir mais aussi sur la nature, la religion, la mort, l'amitié, l'amour. C'est le portrait d'un vieil homme fatigué avec ses doutes, ses souffrances mais également ses accomplissements et espoirs. Meme si tout a ete romancé et est difficilement vérifiable, le texte sonne juste et on prend du plaisir a suivre cet homme vertueux qui n'est pas non plus parfait. Le style est tres dense et est parfois difficile a suivre avec de nombreuses references a l'époque (philosophes, guerres, objets, coutumes). Pourtant on se plonge avec plaisir 18 siecle en arriere. J'aime beaucoup les reflexions personnelles qui peuvent s'appliquer a toutes les epoques. C'est peut etre parfois un peu exagéré (notamment quand il se projete dans le futur sur la religion, le travail, la chute de l'empire) mais ce n'est pas la véracité qui m'interesse, c'est l'histoire qui me touche.

Les raisins de la colere - John Steinbeck: 9.5/10
Apres un passage en Prison, Tom Joad pense retrouver la ferme familiale. Mais la grande dépression oblige toutes sa famille a fuir pour chercher une vie meilleure dans l'ouest. On suit leur quotidien et surtout leur peine pendant cette migration qui concernent des centaines de milliers de personnes. Arrivée en Californie, ils decouvrent qu'il n'y a pas de travail et sont traités comme des mendiants (Okies). Il survivent de moins en moins bien,déménageant d'un camp a l'autre, a la recherche d'un travail. Les personnages sont tres attachants, en particulier Ma qui fait tenir la famille. Steinbeck alterne la vie des Joad avec de courts chapitres plus généraux décrivant la crise. Peu optimiste, le roman met en valeur l'absurdité du capitalisme sauvage. Toutes les richesses sont concentrés, la terre sous-exploitée, les violences policieres permanentes alors que les gens modestes meurent de faim mais continuent de s'entraider. L'écriture et une fois de plus simple mais profonde et tres touchante.











Dernière édition par kepi le Lun 24 Jan à 17:52, édité 3 fois
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kepi
Bavard



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MessageSujet: Re: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 15:56

Belle du seigneur - Albert Cohen: 9/10
Passage tres bien sur la maniere de seduire. Pleins de reflexions assez vrais sur le paraître, les relations et l amour. Points de vue de tous le monde (avec style telegraphique original). L histoire traine un peu en longueur surtout a la fin. La seduction est beaucoup trop rapide.

Les ames grises - Philippe Claudel: 9/10
Tres bien ecrit. Montre la vie d un village pendant la 1ere guerre mondiale. Assez triste et noir (meurtre d une petite fille, torture d un soldat…)

La promesse de l'aube - Romain Gary: 9/10
super bien ecrit et agreable a lire. Peut etre trop de references a la mere meme si c est le theme du livre. Sinon l ecrivain est pas mal orgueuilleux cachant ca derriere une fausse modestie comique

Fictions - Jorge Luis Borges: 9/10
Les histoires sont inegales, mais l idee de depart est souvent intelligente. Mes preferes: la lotterie a Babylone, la bibliotheque de Babel

Beloved - Toni Morrison: 9/10
Histoire d un enfant fantome qui revient hanter sa mere qui l avait tue. Un peu fantastique mais montre surtout la situation des noirs aux US au temps de l esclavagisme et juste apres (1870). Assez dur parfois (scenes de torture)

Le joueur d'échec - Stefan Zweig: 9/10
Nouvelle sur deux hommes totalement differents, monomaniques qui s'affrontent aux echecs: un champion inculte et orgueilleux, et un ex-captif n ayant pas joue depuis 20 ans. Il y a deux histoires dans l histoire, expliquant comment chacun d eux s est construit. Parle egalement de l isolement et des methodes nazis. J aime beaucoup le passage ou le docteur confie comment il a ete enfermE dans le denuement le plus total par les nazis et comment il a survecu avec des parties d'echecs contre lui-meme (en devenant fou). Tres court

J'ai epousé un communiste - Philip Roth: 9/10
Deuxieme de la trilogie américaine sur Nathan Zuckerman, ce livre n'est pas une suite de la pastorale américaine. Nathan, la soixantaine, retrouve Murray, son ancien professeur d'anglais et évoque la vie de Ira Ringold, frere de ce dernier. Ira etait un homme fougueux et idéaliste, mentor de Zuckerman dans sa jeunesse. Il est pleins de contradictions: sa vie d' acteur radio, époux d'une celebre actrice, s'oppose a ses convictions politiques anti-capitalistes. Meme si on est en plein mcChartysme, et qu'on a en fond la paranoia de l'apres guerre, le communisme n'est pas le theme central du livre: c'est la vie d'un homme, un particulier qui cherche a reussir sa vie apres une jeunesse difficile (pauvrete, violence). Il cherche a faire marcher son couple et lutte contre ses démons. Le temoignage du vieux Murray se mélange aux souvenirs de jeunesses de Zuckerman, adolescent idealiste mais trop craintif pour ne pas etre conventionnel. J'aime beaucoup l'écriture de Roth qui est agréable, il presente des personnages profonds et complexes, ne juge pas, ne generalise jamais. C'est l'attention portée a la singularité de ses personnages, cette abscence de parties pris qui donne un grand realisme au roman, et permet de plonger dans l'Amerique de l'apres guerre avec grand plaisir.

Désert - JMG Le Clezio: 9/10
Le livre alterne deux histoires au Maroc a deux epoques différentes: l'une vers 1910, lors de la colonisation francaise, l'autre en 1980. Dans la premiere, on suit Nour, jeune nomade qui fait un long voyage vers le nord avec tout son clan pour survivre a l'invasion étrangere. Durant cet exil, on suit ses espoirs, mais surtout ses souffrances et ses peurs. Il admire particulierement le Cheick Ma el Ainine. Dans l'autre histoire, on suit Lalla, jeune marocaine, 70 ans plus tard. C'est une jeune fille pleine de vie, en communion totale avec le desert qui la transcende. Quand elle cherche ses origines, on sent qu'elle est l'orpheline des hommes bleus du desert. Elle fera un court passage en France a Marseille, ou elle se sent enfermée et malheureuse. Le style est tres poétique, voir lyrique mais vraiment tres agréable a lire: Le Clezio nous fait sentir la force du soleil, de la chaleur, de la lumiere. Ce desert inhospitalier devient beauté et poésie. Les personnages font bien ressentir leur émotion, c'est un vrai delice. On voit particulierement le decalage entre la civilisation nomade, pleine de force et de beauté et la civilisation occidentale moderne, violente, assoifée d'argent et vide de sens.

Les enfants de minuit - Salman Rushdie: 9/10
Saleem est un enfant né en 1947 a minuit, le jour de l'independance de l'Inde. Il raconte l'histoire de sa vie, profondemment liée a celle de l'inde, a Padma, sa bonne. On commence avec la vie de son grand pere, la rencontre de ses parents, son enfance et on finit vers 1980. A travers les experiences personnelles de Saleem, on decouvre les transformations de l'Inde, les questions politiques et religieuses de ce pays, dechiré apres sa partition. Cette saga familiale et historique s'inscrit dans le courant du realisme magique: le surnaturel apparait de temps en temps a la maniere de "100 ans" notamment avec le theme des enfants. Le livre est original, depaysant et drole. Il y a beaucoup de bonnes idées. On sent que l'auteur s'est affranchi de toute contrainte et se fait plaisir. Les personnages sont hauts en couleurs (ex:l'imposante et tétue reverende mere). J'aime la narration qui fait des aller-retour dans le temps, hésite, prend a parti le lecteur, meme si elle est un peu répétitive a la longue. J'aime le melange de genre (historique, familial et magique). C'est dommage que le livre perde de sa force sur la fin, a l'image du personnage principal, qui ne croit plus en l'avenir.

Les Cavaliers - Joseph Kessel: 9/10
Le livre nous plonge dans l'univers des tchopendoz (cavaliers), adeptes du Bouzkachi. C'est un sport national dans les plaines afghanes. l'histoire commence avec Guardi Guej, vieux sage qui connait toutes les legendes du pays. Ensuite, on rencontre Toursene ancien champion de Bouzkachi, aujourd'hui retraité. Son fils Ouroz participe au plus grand tournoi de tous les temps en présence du roi mais se blesse. Il decide alors de mener un terrible combat contre lui-meme en rentrant chez lui par les froides et dangereuses montagnes afghanes, accompagné de son sais Mokkhi et d'une nomade. Cette traversé mystique est pleine d'aventures, la nature est omnipresente, les rencontres nombreuses. Ce livre est depaysans, pleins de beauté et de force. Kessel mélange les genres montrant la grandeur de l'homme mais aussi ses nombreuses faiblesses. On navigue entre legende et realité. Le livre se dévore.




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MessageSujet: Re: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 15:59

L'impasse des deux palais - Naguib Mahfouz: 8.5/10
Se passe au Caire a la fin de la premiere guerre mondiale. Montre la vie d une famille arabe. Le plus frappant est la durete extreme du pere envers sa famille qui contraste avec sa vie a l exterieur. Les personnages sont attachants, l'ecriture assez poetique. Les phrases tres imagees sont parfois un peu longues.

Voyage au bout de la nuit - Louis-Ferdinand Celine: 8.5/10
C'est un livre sur l'absurdité de la vie humaine et de la mort, un voyage vers le désenchantement de l'esprit, le pourrissement du corps. Le style est tres cru: c'est du francais parlé. Le ton est cynique, l'histoire sinistre. Il m'a fallu quelques pages pour m'habituer a cet argot un peu vieillot. Le voyage a plusieurs parties: - La guerre de 14 et l'hopital: Montre l'absurdité de la guerre et le refus de l autorité du narrateur: Ferdinand prefere la lacheté et la vie plutot que l'héroisme. -l'Afrique: c'est une critique du colonialisme -Les Etats-Unis:New York, ville verticale ou tout le monde est seul, l'usine Ford ou l'homme devient une machine. -Le retour final en France: Ferdinand Medecin puis gérant de l'asile. Un autre personnage retrouve Ferdinand un peu partout: c'est Robinson. J'aime beaucoup l'humour tres noir de certains passages (je me souviens avoir rigolé a haute voix, ce qui est rare pour un livre), la liberté de ton, certaines reflexions lucides sur la vie. Par contre le livre tire en longueur et j'ai moins aimé la derniere partie, meme si elle est interessante puisque a ce moment la, Ferdinand n a plus aucune illusion.

Nuits de princes - Joseph Kessel: 8.5/10
L'histoire se passe a Paris pendant l'entre deux guerres dans le milieux des immigrés russes. C'est la description d'un groupe de russes, autrefois riches et respectés, parfois princes, aujourd'hui luttant pour survivre mais ayant gardés leur vigueur et leur extravagance. A travers l 'histoire d' Helene, on passe d'une maison pauvre ou vivent des gens maintenant simples et resignés au milieu de la nuit de Pigale. On rencontre des anciens guerriers alcooliques, des princes danseurs, des chanteuses tziganes. J'aime vraiment cette description de la nuit éclatante, délirante et décadente simultanement. On voit des personnages completement avilis, qui gardent pourtant une grandeur d'ame. C'est interessant de le lire apres Anna Karenine, montrant la décheance de nombreux russes apres les revolutions de 1917. Premier livre de Kessel que je lis, j'aime assez le style.

Pastorale Americaine - Philip Roth: 8.5/10
Nathan Zuckerman relate la vie du "suedois", juif au physique avantageux, toujours honnete, méritoire, incarnation de la réussite americaine. Il le rencontre peu avant sa mort et imagine sa vie. L'histoire est centrée sur sa fille qui a commis un attentat a l'age de 16 ans. La vie heureuse et ordonnée de Seymour perd ton son sens: il cherche a comprendre l'origine du drame, se remet en cause. Pendant cette introspection, on revit la vie de toute la famille: on suit sa femme ex miss, son pere, juif pratiquant, son frere au caractere bien trempé, mais surtout la transformation de sa fille, a l'enfance normale qui se rebelle peu a peu (contre la guerre) pour devenir une meurtriere. Il est question de la vie américaine, de ses enjeux politiques (guerre,capitalisme), du choc des religions (catholique,juif,protestant), du travail (nombreux passages sur la ganterie fondée par la famille, la fabrication, les ouvriers), de la vie de quartier (la désagrégation de Newark) et plus généralement du sens de la vie. J'aime beaucoup la structure du roman qui passe en permanence du present au passé, ainsi que les personnages qui sont stéréotypés en surface mais beaucoup plus complexes en realité.

Pour qui sonne le glas - Ernest Hemingway: 8.5/10
Robert Jordan est un americain qui se bat pour les républicains lors de la guerre d'Espagne. Il a pour mission de faire sauter un pont. Le livre raconte les trois jours qui précedent l'attaque, sa rencontre avec des partisans dans les montagnes. Pilar est une vieille femme laide mais pleine de bravoure, elle vit avec Pablo, un ancien partisan brave et brutal, devenu peureux et alcoolique. Il y a egalement Anselmo le vieux chasseur, pleins d'humanité. Robert tombera amoureux de la jeune Maria (sa guapa). On voit les espoirs de la bande, les tensions, comment ils appréhendent cette mission désespérée. Il y a quelques retours dans le passe, le plus marquant étant la brutale rebellion dans le village de Pablo au debut de la guerre. L'ecriture d'Hemingway est tres agréable, il alterne les scenes d'actions et de dialogues, il y a egalement beaucoup de monologues interieurs, notamment lors des scenes intenses. Le livre respire l'Espagne, avec ces gitans, ses corridas, ses habitants vulgaires mais pleins d'honneur et de bravoure. Malgré le peu d'action, cela se lit tout seul. Une tres bonne surprise.

La maison aux esprits - Isabel Allende: 8.5/10
Histoire d'une famille sud-americaine sur trois generations du debut du XXe jusqu'a l'arrivée d'un dictacteur militaire. Meme sans etre jamais explicitement dit, on reconnait l'histoire du Chili. Les personnages les plus marquants: Clara, magicienne et fantasque, Esteban Trueba l'homme politique tyrannique et Alba, la derniere de la famille. On retrouve l'esprit festif Sud-Americain et le réalisme magique. Cela ressemble beaucoup a 100 ans de sollitude (exemple: la narration fait beaucoup référence a des évenements futurs). Le mode de narration est original puisqu'on alterne les points de vue d'Alba et d'Esteban. J'ai beaucoup aimé le fait que le livre mélange la realité politique du pays a cette histoire de famille un peu féerique. La violence de la derniere partie apres le coup d'état militaire tranche completement avec le debut. Le monde a alors perdu toute sa fantaisie et sa magie.

Des souris et des hommes - John Steinbeck: 8.5/10
George et Lennie traverse la californie de ranchs en ranchs vivant de petits boulots. George est petit et débrouillard. Il protege Lennie qui est un géant simplet au coeur tendre, mais a la force surhumaine. Ils revent d'avoir leur propre exploitation pour enfin se fixer. On vit avec eux dans un ranch ou ils font des rencontres, sympathisent avec le vieux Candy, imagine leur avenir. George, anxieux, se méfie de Curley et sa femme, essaie de surveiller Lennie mais ne pourra pas empecher le drame. Ce livre est étonnant: Le roman est tres court mais il y a beaucoup a dire, le style est brut, depouillé, avec beaucoup de dialogues et pourtant c'est poétique. La psychologie n'est jamais explicite mais on la sent partout, suggerée. C'est sobre et émouvant. C'est une belle histoire d'amitié.

L'aliéniste - Caleb Carr: 8.5/10
En 1896, des enfants prostitués se font tuer a New-York. Le préfet Roosevelet decide de confier une enquete informelle a son ami aliéniste Laszlo Kreizler. Il compose une equipe comprenant le journaliste et narrateur de l'histoire John Moore, Sara Howard et les freres Isaacson. Pour retrouver le meurtrier, ils vont avoir une approche psychologique en cherchant a reconstituer le profil du tueur et utiliser des techniques d'investigation toutes nouvelles (empreintes digitales...). Le roman est tres prenant et on a du mal a s'arreter. Les personnages sont tous attachants, on a l'impression de participer a l'etablissement du portrait robot du tueur. Un autre coté assez impressionnant est la description du NY de la fin du XIXe. L'auteur a du faire des recherches approfondies. La participation de personnages réels est egalement plaisante: JP Morgan, le futur president Roosevelt... Le roman contient de nombreux rebondissements qui relancent l'histoire mais sont un peu exagérés sur la fin. Au final j'ai beaucoup aimé ce roman psycho-politico-historio-policier.

L'étranger - Albert Camus: 8/10
J aime bien le style tres direct, terre a terre. L'histoire d un homme a Alger. Indifference de la mort de sa mere. Il commet un meurtre. Il semble detache de sa propre vie. cycle de l'absurde

La Peste - Albert Camus: 8/10
J aime le ton tres detache, neutre, presque observateur des histoires personnelles avec des comportements tres varies face au malheur. Passages parfois tres philosophiques sur le role de l homme, la place du bonheur et du malheur dans sa vie, la force de l habitude et de la societe (administration) en toute circonstance.

J'irai craché sur vos tombes - Boris Vian: 8/10
Roman sur la condition des noirs en Amerique: la vengence d un homme sur de jeunes filles blanches. L histoire debute calmement et fini dans la violence avec une explosion de rage et de haine

Solal - Albert Cohen: 8/10
Jeunesse et apprentissage amoureux de Solal. Memes personnages et philosophie que "Belle du seigneur"

La vie devant soi - Romain Gary: 8/10
C’est une histoire d amour maternel entre Momo, un jeune arabe orphelin et madame Rosa, une vieille juive qui le garde dans son foyer. On suit leur quotidien, pas toujours facile, mais plein de chaleur, de sentiments intenses. L’etat de sante de la vieille femme se degrade mais elle s’accroche encore a la vie surtout a cause de Momo qu’elle ne peut abandonner. Le livre est ecrit a la premiere personne et on voit tout des yeux de l'enfant. Cela donne un style tres familier et energique, c’est pleins de fautes voulues qui rendent le texte parfois marrant, souvent touchant : malgre son age, Momo est tres lucide sur tout ce qui se passe autour de lui : Il livre des reflexions naives et pourtant profondes sur de nombreux themes : l’amour, l’amitie, la pauvrete, l’enfance, la maladie, la vieillesse, la mort... C’est une belle lecon de vie. C’est grace a ce livre que Gary a eu un second prix Goncourt (sous le nom d’Emile Ajar)

La peur - Stefan Zweig: 8/10
6 nouvelles. La Peur, Révélation inattendue d'un métier, Leporella, La Femme et le paysage, Le Bouquiniste Mendel, La Collection invisible. Les 6 nouvelles sont assez differentes et revelent des caracteres interessants. Zweig retranscrit tres bien les sentiments, habitudes, etat d esprit de ses personnages, toujours realiste. Agreable a lire.

Coté Jardin - Alain Monnier: 8/10
Livre tres original. Tres dur et noir egalement. Il commence avec les derniers jours d'un malade, lucide sur sa condition qui ne peut pas accepter la mort: beaucoup de reflexions tres justes sur la condition des malades, le refus de la mort. Ensuite le roman change completement de direction, le personnage devient temoin des confidences de ses connaissances. Ca parle de folie, vengence, persecution, delire, de haine et d amour. C'est plein de cruauté mais c'est prenant. La fin est tres bien vue.

Lolita - Vladimir Nabokov: 8/10
Un quiquagenaire qui aime les jeunes filles tombent amoureux d'une nymphette: Lolita. Apres avoir marié sa mere qui meurt, il fait un long voyage (road trip) aux Etats-Unis avec la fille. Son amour tourne a l'obsession. Ce qui est frappant, c'est la dureté de l'homme qui centre sa vie sur son plaisir sans trop penser aux besoins de Lolita: la relation est de plus en plus ambigue: pere-amant. J'aime beaucoup le style de Nabokov: j'ai ete surpris par la richesse de son vocabulaire. C'est un vrai roman avec rebondissements.

Anna Karenine - Leon Tolstoi: 8/10
C'est l'histoire de deux couples: le menage honnete et simple de kitty et Levine qui s'oppose Anna et Vronski vivant une passion adultère. Entre saint-petersbourg, Moscou et la campagne, on voit ces deux couples se former et vivre ensemble. Anna, femme intelligente, sensible et séduisante, veut vivre sa passion sans mensonge: elle s'oppose en cela a son époque. Levine navigue entre le desir d'une vie simple et le besoin de tout théoriser. A coté il y a de nombreux personnages (dolly, Stiva) qui croisent ces deux couples. J'aime beaucoup le style de Tolstoi: simple, facile a lire, avec peu ou pas de description d' habits, paysages. Il se met dans la tete de chacun de ses personnages avec precision, utilise beaucoup d analogies pour expliquer un sentiment ressenti avec justesse. Aucun personnage n'est une caricature: ils ont tous des tords, des contradictions, aucun traits poussés a l'extreme: tres réalistes. La diversité et la profondeur du roman sont impressionnantes: Tolstoi decrit completement la vie russe de son époque: reunions mondaines, faits politiques, vie paysanne, chasse, naissance, mariage, mort, religion... Passages marquants: la demande de Levine, la mort du frere, la naissance de l'enfant, la revelation mystique. Seul defaut: le livre est trop long, et on se lasse un peu des personnages avant le denouement.

L'amour au temps du choléra - Gabriel Garcia Marquez: 8/10
Florentino, jeune homme pauvre et romantique tombe amoureux de Fermina et lui promet un amour éternel. Alors qu'ils etaient proche du mariage, Fermina lui preferera Juvenal, médecin riche et reputé. On suit alors l'attente de Florentino, qui séduira de nombreuses femmes mais ne cessera de penser a Fermina. Toute sa vie est conditionné par cette passion dévorante. On retrouve l'ambiance des caraibes cheres a Garcia mais sans magie pour une fois. Les personnages ont des caracteres bien trempés et sont attachants. Outre l'amour le roman parle beaucoup du temps qui passe, de la vieillesse, et d'espoir.

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur - Harper lee: 8/10
Scout, la narratrice de l'histoire est un garcon manque de 9 ans. Elle vit avec son frere Jem, son pere Atticus, vieil homme sage et Calpurnia, leur servante noire. Ils menent une vie tranquille jusqu'a ce que Atticus soit designé commis d'office dans une affaire de viol. L'accusé, Robinson est un jeune homme noir. Alors que son innocence est évidente, la famille s'attire les foudres de presque tous le villages. Bien écrit et agréable, le livre parle de la condition des noirs en Amerique dans les annees 30. Il montre surtout un monde vu par les yeux d'une jeune enfant vive et rebelle qui ne comprend pas l'injustice.

De Marquette a Veracruz (true north) - Jim Harrison: 8/10
David Burkett est issu d'une famille qui a fait fortune dans l'exploitation forestiere. Tres tot temoin des actes pédophiles de son pere, il rejette ses proches et ce monde gouverné par l'argent et se refugie dans la peche et les promenades, vivant dans un chalet de la peninsule nord. Tout au long de sa vie, il projette de denoncer les actes de sa famille. Son mal-etre permanent ne lui permettra jamais de s'épanouir dans une relation amoureuse. L'ecriture d'Harrison est prenante : j'aime son rapport a la nature, la psychologie de ses personnages, en particulier la lutte interieure du narrateur. Par contre le projet de Burkett n'est pas toujours clair et on a parfois l'impression de tourner en rond avant le final, deja revélé au debut du livre.
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kepi
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MessageSujet: Re: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 16:02

Brooklyn follies - Paul Auster: 7.5/10
Histoire d un homme de 60 ans qui pense finir seul et tristement sa vie mais qui peu a peu reprend contact avec differentes personnes. J aime beaucoup le caractere drole et debrouillard du narrateur

Le Maitre et Marguerite - Mikhail Boulgakov: 7.5/10
Histoire fantastique qui se passe en russie au 20e siecle et raconte la mort de Jesus. C'est une critique du communisme stalinien et des artistes sovietiques de l époque. C'est aussi une histoire d'amour. Satan prend une grande place dans le roman. Boulgakov a mis du temps a l'écrire jusqu'a sa mort et se lache. Il y a de beaux passages, c est original mais ca part un peu trop dans tous les sens parfois (comme le passage ou Marguerite est une sorciere ou la bal chez satan)

Cent ans de solitude - Gabriel Garcia Marquez: 7.5/10
Histoire d'un village Macondo, d'une famille sur 6-7 generations en Amerique du Sud. Melange d aventure, d'amour, de fantastique. Il faut le lire vite pour ne pas s'embrouiller dans les personnages, avec les nombreux Aureliano et Jose Arcado. Certains d entre eux sont vus rapidement, d autres prennent une grande place dans le roman (Ursula, le colonel). J'ame bien les references aux futurs de l histoire, qui correspondent a la prophetie.

L'aveuglement - Jose Saramago: 7.5/10
Le monde est victime du mal blanc. Tout le monde devient aveugle petit a petit sauf une femme. L'histoire est prenante, avec le declenchement de l épidemie, puis le monde qui tourne au chaos: mise en quarantaine, violence, saleté. Certains passages sont tres durs et montrent comment l'homme retourne a l'état de bete en cas de crise. Tres violent, images fortes, il y a quand meme des sentiments dans le groupe que l'on suit. La fin est un peu decevante. Les personnages n'ont pas de nom ce qui rend le recit plus impersonnel et inhumain

Le loup des steppes - Hermann Hesse: 7.5/10
J'aime beaucoup la varieté du livre. Cela commence avec un temoignage sur Harry, puis un monologue de celui-ci sur sa condition, suivi d'un traité le decrivant de maniere froide et detachée. Enfin il y a un parcours initiatique pour le libérer de sa douleur qui l'amene dans le fantastique (theatre magique). Ce roman est un peu autobiographique et Herman et tres lucide. J'aime bien la dualité homme bourgeois-loup des steppes. C'est egalement une critique du monde contemporain, et plus generalement de l absurdité de la vie qu'il faut apprendre a supporter et a en tirer la quintessence tout en prenant en derision le superflu.

Si c'est un homme - Primo Levi: 7.5/10
C'est le temoignage d'un deporté d'Auschwitz: il parle seulement de sa propre experience, de son quotidien terrible, du fonctionnement du camp. Il arrive bien a faire sentir la souffrance par le froid, la faim, la fatigue, la maladie. J'ai appris beaucoup de choses. On comprends comment l épuisement total empeche de penser ou de se rebeller. Ce qui est marquant: les kapo (chef) qui sont du camp meme (droit commun, politique), le trafic d'objet et de nourriture, la sélection. Cela montre comment le traitement terrible des allemands a conduit les prisonniers a l'etat d'animal, dans un monde ou seul la survie importe: pas de futur, pas de pensée, pas de morale, juste un instinct de survie conduisant a la sollitude et l'egoisme. Enfin l'extermination finale alors que les russes arrivent est terrible. Le ton de l'auteur est tres neutre, sans haine, et se focalise sur son histoire. Le complement repondant aux questions qu'on pose souvent a l'auteur est tres interessant egalement.

La bete humaine - Emile Zola: 7.5/10
17e Rougon-Macquart, les deux themes principaux abordés sont: le monde du chemin de fer et le crime. Toute l'histoire se passe sur la ligne Paris-Le Havre et en fond de chaque histoire, il y a toujours un train qui passe, des tunnels, des feux rouges, Il y a meme une locomotive, appelee la Lison qui est un personnage a part entiere... L'histoire: Roubaud apprend que sa femme a couché avec le president Grandmorin dans sa jeunesse et decide de le tuer dans le train. En parallele, on suit Jacques Lantier, mecanicien aux pulsions meurtrieres au contact des femmes (Flore). On suit son idylle avec Severine, avant que la confession de cette derniere sur Grandmorin ne réveille ses pulsions. Il y a Misard et Phasie, vieux couple qui se dispute pour 1000 francs. Flore, jeune sauvage vierge et jalouse. Tous les personnages sont melés aux crimes. Pas un seul n a vraiment une ame pure a part Cabuche. J'aime le cote sombre du roman, les personnages ainsi que les lieux (Croix-de-Maufras). On retrouve un peu de la psychologie du meurtrier de Dostoievski, meme si c'est tres sommaire ici: c'est plus un inventaire (passion,pulsion,préméditation,folie) qu'une immersion dans la tete de l assassin. La folie de tous les personnages rend le roman irrealiste contrairement aux autres Zola.

L'évangile selon Pilate - Eric-Emmanuel Schmitt: 7.5/10
Le livre a deux parties: la premiere et un temoignage de Jesus, la veille de sa condamnation. Il revient sur sa vie, son enfance, comment il en vient peu a peu a croire qu'il est le fils de dieu. Il doute souvent, mais sent qu'il a en lui un amour infini qu'il veut partager et les miracles (sur lesquels il est d'abord sceptiques) finissent par le convaincre. L'auteur replace intelligement de nombreux passages des évangiles. Il finit par faire le pari qu'il est le fils de dieu (Pascal). La seconde est une série de lettres que Ponce Pilate adresse a son frere Titus. Homme tres cartésien, il essaie d'expliquer la disparition du corps de Jesus, et sa résurrection a la maniere d'une enquete policiere (sozie, pas mort sur la croix...). Mais aucune explication ne permettant de resoudre le mystere, guidé par sa femme, il fait un premier pas vers le doute. Le livre est écrit intelligemment,ne mettant pas en avant tous les miracles, ni les contradictions de l'évangile. Il permet de désacraliser le personnage de Jesus qui n'est qu'un homme avant sa resurrection. Il ne choque ni le croyant, ni l'athée laissant l'impression que chacun doit se faire son opinion (meme si en fait il oriente cette reflexion).

Les liaisons dangereuses - Choderlos de Laclos: 7.5/10
Dans ce roman épistolaire, on suit les machinations de Merteuil et Valmont, deux nobles libertins, anciens amants, qui trompent toute la société, pour assouvir leur besoin de débauche. Le vicomte de Valmont a une mauvaise reputation mais il est craint et respecté. Il tente de séduire la presidente de Tourvel, femme mariée, devote qui le repousse. Elle tombera dans ses filets, mais le vicomte finira, malgre lui, par en tomber amoureux. La marquise de Merteuil passe pour une jeune femme prude et vertueuse alors qu'elle est la plus machiavelique. Elle conditionne les actions de Merteuil. Pour se venger d'un ancien amant, elle veut avilir sa future femme Cecile, en la mettant dans les bras du chevalier Danceny. Meme si le format épistolaire peut paraitre rébarbatif et les formulations de l'époque un peu fastidieuses, je suis impressionné par l'aspect psychologique du roman: les protagonistes calculent chacune de leur action, anticipent les reactions, et manipulent leur entourage avec une grande habileté. Tout y est mensonge, orgueil, strategie, le monde de la seduction devient un champ de bataille. L'histoire est cohérente malgré le nombre de personnages et de lettres. L'auteur cherche a rendre l'histoire véridique en perdant des lettres, changeant les styles d'ecriture et expliquant comment le recueil a pu etre reconstitué.

Le vieux qui lisait des romans d'amour - Luis Sepulveda: 7.5/10
Antonio José Bolivar est un vieil homme qui vit a El Idilio, petite ville d'amazonie. Dans le passé, il a vécu avec une tribu indienne (les shuars). Il s'est imprégné de leurs rites, partage leur sagesse et decouvre la beauté de la nature, ainsi que ses dangers. Aujourd'hui, il a une passion pour les romans d'amour, qu'il lit difficilement mais avec adoration. Les attaques successives d'un jaguar femelle vont troubler sa tranquilité. Cette derniere ne fait que se venger des chasseurs qui ont decimé sa portée. Le livre se termine par une expedition dans la foret pour retrouver l'animal. D'abord formé par un petit groupe (notamment le maire, homme obese ne comprenant rien a la nature), Antonio terminera cette aventure seul face a l'animal. Le texte est tres court, simple et poétique. On sent un respect énorme pour la nature qui s'oppose a la civilisation moderne qui reglemente et detruit. Antonio montre comment, sans etre un sauvage, on peut vivre en harmonie avec le milieu naturel. Le ton du livre (humour, tendresse) me fait penser aux autres auteurs sud americains que j'ai lu. Le principal defaut pour moi est qu'il est vraiment trop court pour bien s'impregner de l'histoire.

Les piliers de la terre - Ken Follet: 7.5/10
L'histoire se passe dans le sud de l'Angleterre au XIIe Siecle. Pendant 50 ans, on suit differents personnages dont la vie finit par se recouper. Tom le batisseur, pauvre mais motivé veut constuire une cathedrale. Philip le moine devient prieur de Kingsbridge. Jack fils d'Ellen, intelligent mais independant, veut poursuivre le travail de Tom. Richard veut reprendre le titre de comte de son pere, Aliena, sa soeur va l'aider dans sa tache. Ils ont tous des ennemis: Alfred, le fils de Tom, simplet et mechant, Waleran l'eveque manipulateur et surtout William le sanguinaire. Autour du theme central (la construction de la cathedrale), c'est tout une époque qui est decortiquée: On parle de pauvreté, amour, lutte de pouvoir, complot, trahison et guerre. Le livre est agreable (surtout au début) et tres facile a lire. Les rebondissements sont tres nombreux, les personnages attachants et on finit l'histoire rapidement malgre les mille pages. Le defaut principal du livre est d'abord sa longueur: Les mechants reviennent en permanence, les conspirations sont redondantes et on a parfois l'impression de relire les memes choses. Ensuite, les personnages manques de profondeurs, ne sont pas assez nuancés, c'est une vision manichéenne du monde. Cela reste une belle épopée.

Le rocher de Tanios - Amin Maalouf: 7.5/10
Tanios est un jeune homme qui vit dans les montagne libanaise au XIXe siecle. Quand il decouvre qu'il est sans doute l'enfant illégitime du cheickh, il se rebelle et devient plus independant. A travers sa jeunesse, on revit l'affrontement entre l'empire ottoman et l'angleterre. Tanios et son pere vivront un drame qui les obligera a s'exiler. L'ecriture de Malouf est tres agréable, le cadre depaysant. Le livre est écrit sous forme de temoignages et ce style indirect permet de faire osciller le ton entre l'histoire et la légende. J'ai beaucoup aimé, meme si la fin est un peu décevante.

La route - Cormac McCarthy: 7.5/10
Un homme et son fils errent sur les routes alors que le monde tire a sa fin. Tout est détruit, le sol recouvert de cendre, le soleil a disparu, la plupart des hommes sont morts, les survivants vivent dans la decrepitude. L'homme retourne a l'état d'animal et le seul but est de survivre au milieu de la désolation générale. Le roman est dur mais touchant: l'homme qui n'a plus d'espoir ni de véritable but continue de se battre pour son fils. Les descriptions du livre sont tres terre a terre et expliquent souvent leurs moyens de subsistance au quotidien. Le froid, l'humidite, la faim se retrouvent a chaque page. Le style est original: les phrases sont courtes, la construction minimaliste, les dialogues presque absents. Ce monde apocalyptique me rappelle l'aveuglement (abscence du nom des personnages).

La tache - Philip Roth: 7.5/10
Apres avoir été professeur de grec et doyen respecté d'une université americaine (Athena), Coleman Silk est aujourd'hui a la retraite. Il a donné sa demission apres avoir été injustement accusé de racisme. Dans un premier temps, il se bat pour retrouver son honneur avant de rencontrer Faunia, jeune femme de ménage illettré avec qui il va enfin vivre librement. Nathan Zuckerman qui a été son ami, s'intéresse de plus en plus a lui. C'est alors qu'on apprend l'énorme secret qu'il cache depuis 50 ans: il n'est pas juif mais a des origines noires. Zuckerman essaie d'imaginer comment Coleman a renié ses origines pour vivre la vie qu'il a choisie. Ce livre qui complete la trilogie americaine de Roth a beaucoup de points communs avec les precedents:. On retrouve des personnages aux caracteres bien trempés,qui sont tous differents de ce qu'ils paraissent etre. J'ai aimé la profondeur du livre (racisme, guerre, prejugés) mais cela ressemble beaucoup trop aux épisodes précédents, notamment la narration qui une fois de plus ressemble a une rétrospective qui mélange le présent, les souvenirs, et les speculations. Certains personnages deviennent caricaturaux (Delphine, Lester) ce qui est etonnant pour Roth.

Le comte de Monte-Cristo - Alexandre Dumas: 7.5/10
Le jour de ses noces, Edmond Dantes, jeune capitaine travailleur et honnete, est arreté suite a une denonciation anonyme. Il est accusé sans raison de Bonapartisme et est emprisonné sur le rocher d'If. Pendant sa detention, il rencontre l'abbé Faria, vieux prisonnier d'une grande intelligence qui va l'éduquer et lui révéler l'emplacement d'un tresor. Apres 14 ans de détention, il s'évade et retrouve le tresor sur l'ile de Monte Cristo, il réapparait dans le monde sous ce meme nom et va mettre sa fortune au service d' une terrible vengeance sur les trois chefs de famille responsables de son emprisonnement: Le baron Danglars, Le comte de Morcef et Le procureur Villefort. Meme si l'histoire est a la limite du vraisemblable, elle est tres prenante. On navigue entre le roman de moeurs et les mille et une nuit. Les rebondissements sont nombreux, les personnages hauts en couleur, on voyage entre Paris, Rome et Marseille. Le compte de Monte-cristo est un personnage ambivalent, impressionnant d'intelligence et de sang froid. Ca traine un petit peu en longueur sur la fin. L'ecriture de Dumas est tres agréable, beaucoup de reflexions intéressantes, le roman est tres vaste.

Regain - Jean Giono: 7.5/10
Aubignane est un petit village de Haute-Provence abandonné par tous ces habitants. On apprend comment les derniers sont partis faire leur vie ailleurs, parce qu'il sont trop vieux, trop seuls. Panturle, la quarantaine, finit par se retrouver seul. Il aime ce pays mais souffre de sollitude et perd de son humanité. Arsule est une fille jeune et belle, traitée comme une esclave, vivant avec le vieux Gedemus. Ils partent sur les routes et, suite a un concours de circonstances, arrive a Aubignagne. Panturle amenera la jeune fille chez lui, pour recommencer une nouvelle vie, et faire renaitre le village. Le roman parle de la vie a la campagne, de la sollitude. La nature provencale est un personnage a par entiere. On sent l'amour de Giono pour la campagne a chaque page. On voit la mort et la resurretion d'un village et ca ne tient parfois pas a grand chose.

Alexis Zorba - Níkos Kazantzákis: 7.5/10
Un jeune intellectuel grec rencontre Alexis Zorba et va l'accompagner en Crete. Alors que tout les oppose, ils se lient d'amitié. Zorba est un sexagenaire bon vivant, qui a vécu beaucoup d'aventures. Il aime la vie et la regarde avec des yeux d'enfants. Il multiplie les projets, les fetes, court apres les femmes. Il represente tout ce que le narrateur admire mais ne peut etre lui-meme. Ils ont souvent des discussions sur la religion et le sens de la vie en general. Parfois exentrique, souvent brillant de simplicite et de justesse dans ces reflexions, Zorba est un personnage tres attachant. Meme si c'est parfois caricatural, j'aime le ton tres libre du livre, et ses personnages qui sont a la recherche du bonheur.

Histoires extraordinaires - Edgar Allan Poe: 7/10
J aime le cote sombre, les descriptions noires, notamment les portraits de femmes, les contes logiques (comme les enquetes). J aime beaucoup moins le fantastique notamment sur le magnetisme.


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kepi
Bavard



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Livres - toutes mes critiques Empty
MessageSujet: Re: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 16:06

Extension du domaine de la lutte - Michel Houellebecq: 7/10
Style trash original: quelques pensees bien vues. Se lit tres facilement

Le dernier jour d un condamné - Victor Hugo: 7/10
Livre tres court contre la peine de mort, histoire impersonnelle des derniers jours d un condamne a mort: monologue interieur.

Hell - Lolita Pille: 7/10
Histoire d une jeune de 18 ans issue d une famille tres riche vivant a Paris, lucide sur sa condition. Sorties, fetes, drogues,sexes,modes. Ecrit a la 99F. Interessant pour voir le mal etre de ceux qui ont tout trop vite, sur la futilite de la vie moderne tres materielle. Phrase marquante :" si les riches ne sont pas heureux alors le bonheur n existe pas"

Les morts ont tous la meme peau - Boris Vian: 7/10
Un autre Sullivan. Un homme noir a la peau blanche se marie, il est parfaitement integre. Il retrouve son demi frere qui le ramene a sa condition et le fait basculer dans le meurtre

L'écume des jours - Boris Vian: 7/10
Histoire d amour tragique de deux couples dans un monde surrealiste a la vian (jazzy, industriel). Originalite: Le monde exterieur reagit aux sentiments des personnages. Nombreux jeux de mots et neologismes (Jean Sol Partre).

L'idiot - Fedor Dostoievski: 7/10
Histoire du prince Mychkine qui est un etre bon dont la naivete confine a la sottise. Ce prince va vivre au milieu de la bourgeoisie russe en perdition. Grace a sa sincerite et sa compassion, il va reveler le bon cote de tous sans pour autant les changer. Le livre contient de nombreux personnages, decrit la russie de l epoque, beaucoup de pensees, beaucoup de psychologie. Le principal defaut du livre pour moi est sa construction decousue: on passe d une histoire a une autre, d un personnage a un autre, coupé par une longue confession, avec certains sauts dans le temps. J aime bien quand Dosteivski s adresse a son lecteur, a la gogol.

Sur la route - Jack Kerouac: 7/10
Livre sur la Beat generation: on suit une bande de jeunes sur les routes des Etats Unis. Ce qui compte pour eux: le voyage, les femmes, l alcool et la musique. Le roman est autobiographique (Dean Moriarty est en fait Neal Cassidy). Alors qu'il est sensé etre un peu decadent, le livre ne choque pas: pas de sexe, tres peu de drogue et de violence, ni d'histoires improbables. Le langage fait egalement vieillot mais ca vient peut etre de la traduction (les hiii, hooo, yaaa sont fatigants). Le livre est agréable mais traine en longueur et est répétitif: route, voiture, station essence. Les personnages semblent etre sans but, et on comprend pas bien la philosophie qu'ils essaient de delivrer, c'est voulu dans un sens avec Dean incapable de dire une seule idee coherente de tout le livre, ca vient peut etre aussi de l ecriture (ecrit en 3 semaines sur le "scroll"). Utile d'avoir une carte des states en le lisant (on passe sans cesse d'un état a un autre). Passage préféré: sans doute la nuit de transe a SF dans les clubs de Jazz.

Ensemble, c'est tout - Anna Gavalda: 7/10
Camille est une artiste anorexique, Franck un chef debordé, Philibert un aristocrate begue et Paulette une vieille dame perdant la raison. Tous les quatre se posent plein de questions, essaient de surmonter leurs blessures, leurs difficultés. C'est en étant ensemble que leur vie va vraiment commencer, qu'ils vont trouver un sens a l'existence, un peu de chaleur, parfois de bonheur. Le style est moderne est simple, il y a beaucoup de dialogues. Ca parle de souffrances, d'amitié, d'art, cela se lit tout seul. C'est assez realiste et prenant. Par contre je n'aime pas du tout l'happy end. La mievrerie de l'épilogue dénature un peu tout le reste.

Bel-Ami - Guy de Maupassant: 7/10
Georges Duroy est un simple sous-officier qui va peu a peu se faire une place en tant que journaliste ("La vie francaise") dans la vie parisienne. C'est le roman de l'arrivisme par excellence, ou tous les coups son permis pour reussir: opportuniste et seducteur, Duroy monte peu a peu les échelons par le mensonge, la trahison, la delation, le chantage. Sans scrupule, Il utilise particulierement l'affection des femmes a son égard. Ce roman est aussi la description d'une époque ou seul l'argent compte et amene les honneurs. Enfin, c'est une plongée dans la fin du XIXe siecle qui montre les rouages du journalisme, le lien entre la presse et la politique (et meme l'économie avec l'utilisation du colonialisme pour les affaires). L'ascension de Duroy est parfois trop rapide, notamment sur la fin ou c'est un peu exagéré. Les relation intimes de Duroy retracent differents portraits de femmes: on y retrouve Clotilde l'amante sensuelle, la maitresse mariée éperduement amoureuse, la femme-associee independante, la jeune fille naive. Bien plus vivant que 'une vie', le roman est agréable. On plonge dans cet univers malsain qui rappelle a pleins de niveau notre epoque.

L'insoutenable legereté de l'etre - Milan Kundera: 7/10
Pendant la repression russe en Tchecoslovaquie, on suit la vie de deux couples. Tomas et Tereza s'aiment profondemment, Tereza est faible, peu sure d'elle, Tomas est physiquement fort, volage mais sentimental. Sabina et Franz s'aiment mais ne se comprennent pas: Sabina est une artiste emmigrée qui rejette non seulement son pays mais aussi tout le kitch du monde moderne, Franz est un idéaliste. Le livre parle de tout les sujets de la vie (amour, mort, religion, politique, art), se place toujours du point de vue de l'individu, avant de généraliser. Il y est beaucoup question de la relation homme-femme. En fond, il y a toujours le climat de suspicion, de peur, qui a suivit l'invasion russe. Le livre est tres original: l'auteur prend a parti le lecteur (questions), l'ordre n'est pas chronologique. Le ton est tres typique de Kundera, pleins de dérision. Les idées sont souvent volontairement ambigues et symbolisent l'opposition pourtant complémentaire entre la légereté et la lourdeur de la vie. Je n'ai pas aimé les passages sur le kitch et la merde sensé symboliser le monde d'aujourd'hui. J'ai bien aimé la fin qui prend par surprise par sa légereté

Les racines du ciel - Romain Gary: 7/10
Apres la deuxieme guerre mondiale, un francais, Morel qui vit au Tchad, prend le maquis pour defendre une cause: les elephants. A travers le temoignage de nombreux autres personnages, on reconstruit le parcours de Morel qui punit les chasseurs. Il devient rapidement une celebrité dans la presse, qui cherche a comprendre l'homme et ses motifs. Il est rejoint par un groupe de personnes, Minna l'allemande, Forsyte le militaire déchu, Qvsit le naturaliste, ainsi que Waitari, criminel politicien qui cherche a instrumentalisé l'action de Morel. Alors que tout le monde voit dans son geste une aide au nationalisme africain, Morel lui cherche juste a defendre les elephants et a travers cela la dignité humaine (mise a mal avec les camps de concentrations dont il sort, la bombe atomique...). La lecture est assez difficile au debut: l'auteur utilise le style indirect et on se retrouve avec des personnages parlant d'un homme qui raconte une histoire... Ca donne un rythme un peu saccadé. Ca permet cependant de voir le point de vue de tout le monde. Ce que j'aime beaucoup, c'est la description de la vie africaine et de ses differents protagonistes: il y a les colonialistes qui ne respectent pas la nature, les nationalistes qui finalement ont une vue occidentale de l'Afrique, les tribus eloignés de tout ca, qui demandent juste le droit de conserser leur tradition...

Le monde s'effondre - Chinua Achebe: 7/10
L'histoire se passe dans le village de Umuofia, au Nigeria a la fin du siecle dernier. A travers la vie de Okonkwo, valeureux guerrier et homme respecté du clan, on découvre le mode de vie des ibos: leur quotidien, leurs croyances et rites ancestraux. La vie se partage entre la culture des ignames et le culte des ancetres (et leurs differents dieux). La fin du livre decrit le choc de culture lors de l'arrivée des évangilateurs: cela brise l'unite du village et remet en cause leur mode de vie. Les jeunes generations se tournent peu a peu vers le christianisme au desarroi des anciens. Le style d'ecriture est tres neutre, on est un temoin de la vie du village, mais les nombreux proverbes, histoires et expressions rendent le texte vivant. J'aime le fait que la vie passée n'est pas idealisée (sacrifice des jumeaux, polygamie et violence), le christianisme n'est pas non plus diabolisé (Mr Brown est ouvert et non violent) mais on comprend comment une culture centenaire est mise en piece par la civilisation occidentale, qui n'a aucun respect pour elle. C'est un beau roman pour comprendre les transformations de l'Afrique noire.

Une journée d'Ivan Denissovitch - Alexandre Soljenitsyne: 7/10
Le livre décrit une journée de Choukhov dans un camp de travail russe apres la deuxieme guerre mondiale, quelque part en Siberie. A son reveil Choukhov est malade mais n'est pas accepté au dispensaire. Il ira donc avec son peloton de travailleurs au chantier. Apres une épuisante mais stimulante journée de travail, c'est le retour au camp, le repas du soir et le couché. Les prisonniers luttent sans cesse contre la faim et le froid, et doivent respecter les codes arbitraires du camp. Ce qui est marquant: Les fouilles incessantes, les privileges de certains prisonniers, les combines pour survivre, la maniere dont les detenus s'autogerent et donc se méfient plus les uns des autres que des gardiens. Le style de l'auteur est cru mais neutre, c'est une description ou tout sentiment et espoir sont absents: le livre met en evidence la dépersonnalisation des detenus qui sont resignés: leur unique but est de trouver de quoi survivre. Ce n'est pas une critique du communisme mais de la vie concentrationnaire ou l'horreur est banalisée. J'aime l'idée de se limiter a une journée, ce qui rend inimaginable une longue peine. La description du travail au chantier est un peu longue. Il y a beaucoup de points communs entre ce livre et "si c'est un homme" de Primo Levy (autant le fond que la forme).

Le bruit et la fureur - William Faulkner: 7/10
C'est l'histoire de la décadence d'une famille, anciennement riche, dans le Mississipi, au debut du 20e s. Les filles sont volages (Carry,Quentin), les garcons fous (Ben), méchant (Jason), mélancolique (Quentin). Le quotidien ou s'exprime la haine est troublée par des fugues, suicide, l'alcoolisme... Les parents, démodés et completement dépassés, sont aidés par une famille de noirs qu'ils abritent avec notamment Dilsey, vieille noire au coeur pur. Le livre comprend 4 parties de plus en plus abordables. Dans les trois premieres on se place dans la tete de differents personnages: Ben, idiot de 33 ans qui ressent plus qu'il ne comprend. Quentin, qui ne supporte pas le mariage de sa soeur et se suicide. Jason, l'oncle cynique, qui persécute sa niece. La derniere partie est un récit qui permet de mieux comprendre l'ensemble. Mais decrire l'histoire est presque anecdotique tellement le livre est atypique: c est une oeuvre singuliere et tres exigente. Faulkner ne presente pas les personnages, mélange la chronologie, suggere plus qu'il ne decrit. Cela me fait penser a du Lynch en livre. J'ai failli abandonner tellement c' etait obscur, mais on rentre peu a peu dans cette atmosphere pleine de cris et de larme. A relire.

Les faux Monnayeurs - Andre Gide: 7/10
Le livre suit le quotidien de personnages, au destin liée. Edouard est un écrivain, attire par les jeunes hommes, qui analyse la vie des autres. Olivier est un garcon intelligent mais fragile. Bernard, son ami fougueux, quitte le foyer familial. Le comte Passavant, également écrivain, est frivole. Laura est une jeune femme perdue. Il n'y a pas vraiment de fil conducteur dans le recit, si ce n'est l'implication d'Edouard dans chacune des histoires. Le roman est une originale mise en abyme puisque le sujet est justement l'écriture des faux-monneyeurs par Edouard. La narration est tres variée et alterne journal intime, lettres, récits, dialogues et commentaires de l'auteur. Le style est un peu manieré mais sonne juste. L'ensemble est tres psychologique, les themes abordés sont le ressenti, l'analyse de la partie enfoui de chacun, l'homosexualite... Chaque réaction est decryptée. L'ensemble des personnages couvre de nombreux profils (reservé, anarchiste, bon, en marge, superficiel...) et tous les ages de la vie (jeunesse, age mur, vieillesse). Gide semble se laisser guider par son ecriture, sans anticiper vers ou elle le mene, simulant ainsi la vie elle-meme.

La guerre et la paix - Leon Tolstoi: 7/10
Ce grand roman de Tolstoi décrit la vie de l'aristocratie russe lors des guerres Nopoleoniennes. Les scenes de paix (bals, seductions, discours politiques, héritage, campagne) alternent avec les campagnes contre les francais (Austerlitz 1807, et 1812).... Tolstoi se place toujours du point de vue de ses personnages, memes pour les scenes d'actions. Ils sont complexes, décrits en profondeur. On plonge vraiment dans cette époque de la grande Russie. Tolstoi semble aimer les descriptions exhaustives des sociétés un peu comme il le fera plus tard avec Anna Karenine. Les themes abordés sont infinis (chasse, agriculture, politique, mariage, amour, couple, guerre, franc-maconnerie). Deux reproches: c'est parfois un peu long et la fin devient trop philosophique. Tolstoi perd de vue ces personnages et expose ses théories sur l'histoire. La conclusion qui apparait dans tous le roman est que les "grands hommes" ne font pas l'histoire mais la subissent. C'est interessant de voir comment Napoleon etait percu en Russie.

Inconnu a cette adresse - Kressman Taylor: 7/10
Cette tres courte nouvelle est constituée d'un échange de lettres entre Max, un juif americain et Martin, son ami et associé allemand au moment de l'arrivée des nazis au pouvoir en 1933. D'abord tres chaleureux, les échanges se transforment en inquiétudes puis en peurs quand l'antisémitisme se developpe et que Griselle, la soeur de Max disparait. Cela finit dans la haine lorsque cette derniere meurt, abandonné par Martin. La vengeance de Max sera terrible dans sa simplicité. Ca se lit en moins d'une heure mais le theme est prenant, le format tres original et la fin étonnante.

Samarcande - Amin Maalouf: 7/10
L'histoire commence avec la vie de Omar Khayyam, mathématiciens et poetes reconnus, vivant en Perse au XIe siecle. Ce libre penseur écrit des Robbayat (poésies) sur un manuscrit. Il cohabite avec deux autres grandes figures perses: Nizam El Molk, habile vizir, et le terrible Hassan qui crée la secte des assassins. La seconde partie du roman se déroule au debut de XXe siecle. Benjamin Omar Lesage, un jeune americain, qui est également le narrateur, part a la recherche du manuscrit de Khayyam jusqu'en Perse. Il decouvre la-bas la beauté de l'orient et l'amour d'une princesse. Il voit egalement comment le pays est tenté par la democratie mais ne peut se moderniser a cause de la main-mise russe et anglaise. L'écriture de Maalouf est toujours aussi agréable. Ce roman m'a permis de decouvrir un Iran que je ne connaissais pas. Le passage du XIe au XXe siecle peut surprendre mais permet d'avoir une meilleure vision d'ensemble. La fin sur le titanic est en trop.

Le monde selon Garp - John Irving: 7/10
Jenny Fields est une femme indépendante, qui ne veut pas de mari, a son enfant d'un legume et deviendra célebre en ecrivant son autobiographie: 'sexuellement suspecte'. Elle éleve son enfant dans une école en etant infermiere. S.T Garp se partage entre la lutte et l'écriture. On suivra toute sa vie, ses relations avec sa femme, la peur permanente qu'il a pour ses enfants. Mais le roman parle d'abord de la vie d'un ecrivain: son ambition, comment vient son imagination, ses pannes et meme ses écrits (la pension Grillparzer). Le livre est tres original et multiplie les genres: parfois touchant, parfois tres violent, il prend tout le temps a contre-pied. Il y a par contre des longueurs, surtout sur la fin. J'aime bien la mise en abyme de l'ecrivain qui essaie d'ecrire un livre avec un personnage imaginaire qui finalement ecrit mieux que Irving. C'est pas mal mais je m'attendais a beaucoup mieux

A l'ouest rien de nouveau - Erich Maria Remarque: 7/10
Paul, un jeune soldat allemand de 19 ans, est le narrateur de cette histoire qui se passe pendant la premiere guerre mondiale. On le suit sur le front, en permission, a l'hopital. Il a perdu toutes les illusions de sa jeunesse et comprend que les atrocités de cette guerre l'ont definitivement brisé. L'histoire alternent Les passages tres durs (faims, maladies, blessures, mort) et ceux plus legers avec ses amis (dont Kat le debrouillard) ou il jouent aux cartes, vont voir les filles et philosophent. Ce livre explique simplement toutes les horreurs de la guerre sous pleins d'angle : tuer un homme, perdre un ami, ne plus pouvoir communiquer avec sa famille. C'est varié et fait reflechir.

Les freres Karamazov - Fedor Dostoievski: 7/10
Les freres Karamazov raconte le destin de trois freres au caractere bien differents: Alexei modeste et pieux, Ivan froid, cultivé et calculateur, Dmitri extravagant et passionné. Il y a egalement le valet Smerdiakov, batard de Fiodor, peureux et maladif. Le pere est un vieux bouffon débauché. Dostoievski évoque leur éducation, leur amour, leur reflexion. L'histoire se transforme en roman policier lorsque le pere se fait assassiner. Suit alors les temoignages, l'enquete et le proces. Il y a de nombreuses histoires paralleles: la mort du staret Zosime qui est adulé, le combat a distance entre les deux femmes, la maladie d'Iliouchka... Difficile de résumer ce long roman qui contient de nombreuses histoires, personnages, themes. C'est une vrai photographie de la russie du XIXe siecle. Il y est beaucoup question de religion, d'amour, d'argent, d'honneur. Il y a des longueurs mais je l'ai dévoré. Un passage marquant: le dialogue interieur d'Ivan lorsqu'il tombe malade.


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Bavard



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MessageSujet: Re: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 16:09

Les particules élémentaires - Michel Houellebecq: 6.5/10
Meme genre que Extension. Plus de pensees globales. Un peu trop de cul et de fantastique (clonage…)

La peau de chagrin - Honore de Balzac: 6.5/10
Le cote fantastique est original pour du Balzac. La descente du hero bien faite

Du cote de chez Swam - Marcel Proust: 6.5/10
D'abord tres dur a lire: phrases vraiment tres longues, beaucoup de metaphores, beaucoup de references a des oeuvres (peintures,livres) que je ne connais pas, et descriptions de paysages, d eglises qui n en finissent pas. Mais peu a peu on s habitue au style original et specifique. Pas mal de reflexions sur le souvenir, la conscience, les impressions, les emotions qui sont vrais et se rapprochent parfois de la psychanalyse.

La nuit des enfants rois - Bernard Lenteric: 6.5/10
7 enfants genies se retrouvent. Ils vont rapidement mal tourner. Pleins de bonnes idees, l intrigue est prenante, meme si on sent que c'est ecrit pour les jeunes, avec un peu trop de situations irrealistes.

Effroyables jardins - Michel Quint: 6.5/10
Histoire d un pere qui fait le clown en hommage a un soldat allemand qui le surveillait quand il etait prisonnier. Tres court mais touchant. Notamment le sacrifice fait par l employe a la gare qui se denonce alors qu il est la victime

24 heures de la vie d'une femme - Stefan Zweig: 6.5/10
Confession d une vieille femme qui raconte comment elle a failli tout abandonner pour un inconnu ou cours d une journee (homme rencontre au casino, desespéré). Bonne analyse des emotions et des comportements, assez court. Pas aussi bien que je ne le pensais au depart.

La nausée - Jean-Paul Sartre: 6.5/10
Histoire d'un homme qui vit seul a Bouville. Le livre est une sorte de roman philosophique. C'est un temoignage a la premiere personne. Cet homme qui a abandonné son passé et l'aventure, ressent tout a coup un changement dans la perception des objets qui l'entourent: il se sent etranger au monde, qui est pour lui absurde, il se sent exister et la conscience de cette existence arbitraire lui donne la nausée. On suit cet homme plonger de plus en plus dans la sollitude et dans cette conscience du non-sens de sa vie. Sartre fait bien ressentir son mal etre. On retrouve l'idée deja presente dans 'les mots' qu'une vie doit laisser une marque indélébile. Le passé n'a pas de sens, le present fait souffrir mais doit conduire a un but: la création d'une oeuvre permettant de devenir "immortel". Pour Sartre, cela passera par l'ecriture.

L'attrape coeurs - J.D. Salinger: 6.5/10
Le livre raconte quarante-huit heures de la vie d’un adolescent New-Yorkais. On le suit de son college ou il vient d'etre renvoyé jusque dans les rues, bars, hotels de New-York. Sans etre completement depressif, il traine toute la journee sans but, desabusé: il ressent un mal-etre qu'il ne s'explique pas vraiment. J'aime bien comment il decrit sa relation avec les autres, ce qu'ils n'aiment pas chez eux, pleins de comportements anodins qui le rendent malade. A travers ces deux jours, le narrateur retrace un peu toute sa vie: a l'ecole, sa relation avec les autres, la mort de son frere, les relations avec sa petite soeur, ses experiences avec les filles. Le roman est a la premiere personne, le style est familier. Ca me rappelle "la vie devant soi" de Gary avec moins d'optimisme. Je n'ai pas aime les tics de langage, les expressions qui reviennent trop souvent: "et tout, ca m'a tue".

Hygiene de l'assassin - Amelie Nothomb: 6.5/10
Prétextat Tach, prix nobel de litterature est atteint d'une maladie rare et sait qu'il va mourrir dans deux mois. Il est interviewé par une serie de journalistes qu'il ecoeure, se montrant acerbe, melangeant mauvaise fois et logique. Le dernier face a face se passe avec une journaliste qui lui tient tete et le confronte a son passé, a ses contradictions, a sa monstruosite. Le livre est presque exclusivement un dialogue. L'ecrivain est a la fois misanthrope, raciste, imbu de lui meme mais livre quelques reflexions intelligentes, notamment sur la litterature, l'ecriture, l'amour. Le dernier dialogue est trop stereotypé, on sent qu' Amelie se met dans la peau de la journaliste et demonte un peu trop facilement l'ecrivain qui jusqu'alors etait impénétrable. La fin est sans surprise et décevante. J'aime bien le style direct, le recit est vivant et se lit tres facilement.Le vocabulaire est assez riche. C'est mieux que stupeur et tremblement.

Le désert des Tartares - Dino Buzatti: 6.5/10
Giovanni Drogo, un tout jeune lieutenant, recoit son affectation au fort Bastiani, lieu isolé, situé entre les montagnes et un grand desert mysterieux. Alors qu'il pense ne rester que quelques mois, il y passera toute sa vie, fasciné par le desert. Le livre parle de la vie dans le fort, qui malgré quelques faits, reste tres monotone. Tout le monde dans le fort attend l'action, une guerre contre d'hypothétiques ennemis, les tartares, venant du desert. Les themes abordés sont le passage du temps, l'espoir décu, l'habitude, l'ennui, la mort. L'auteur insiste sur l'injustice de cette vie qui passe sans que l'on s'en rende compte, qui promet beaucoup sans aucune garanti. Le style est assez poétique avec le reve prémonitoire, quelques paysages solennels, des scenes fortes (mort d'Angustina). Le livre est interessant mais parfois ennuyant, on vit un peu la meme frustration que Giovani qui attend que sa vie demarre enfin. Les idées sont justes et me font penser a l'existentialisme.

Vent d'est, vent d'ouest - Pearl Buck: 6.5/10
C'est l'histoire d'une jeune chinoise, respectant les traditions seculaires de son pays qui se retrouve confrontée a la civilisation occidentale, d'abord avec son mari qui a etudié les sciences aux US, refuse de vivre a la chinoise, et considere sa femme comme son egal. Le choc est plus brutal avec son frere qui épouse une americaine. Le livre montre bien l'incomprehension des deux civilisations: le frere de Kwei-Lan finira par rejeter sa famille, son héritage pour vivre avec sa femme. Meme si la narratrice est chinoise, on sent le point de vue américain de Pearl Buck derriere: elle comprend trop facilement les coutumes americaines sous le pretexte de l'amour, et insiste sur la dureté des coutumes chinoises: bandage de pieds, élevage de l'enfant, polygamie: ceux sont des points de vue modernes, mais occidentaux. Le décalage entre l'attente des deux epoux est bien decrit. La (grand) mere est un personnage fort, qui est ancrée dans ses traditions et n'accepte aucun changement et ne fait aucune concession.

Tortilla flat - John Steinbeck: 6.5/10
Danny est un vagabond de Monterey (Californie). Il passe ses journees a voler, boire, et faire la fete avec ses amis. A son retour de la guerre, il herite d'une maison a Tortilla Flat dans laquelle il va peu a peu heberger tous ses amis paisanos. On suit alors leurs aventures amoureuses, actions, beuveries, rixes ainsi que leurs reflexions pseudo-philosophiques ... Ils sont tous malhonnetes mais attachants: Pilon est plein de ruse, Jesus Maria charitable, Big Joe est un geant deloyal, le pirate est simplet mais fondamentalement bon. Le style est tres leger et burlesque, l'ivresse partout. On prend plaisir a suivre cette troupe impertiente mais pleine de vie. Certaines parties sont un peu répétitives (toutes leurs manigances n'ont qu'un but: se retrouver et se saouler) et l'histoire est parfois un peu trop enfantine, mais c'est drole et reste un bon moment de lecture.

Le sagouin - Francois Mauriac: 6.5/10
J'enchaine les histoires de familles déchues. Paule a épouse Galeas de Cernes juste pour se rapprocher de la noblesse. De se mariage sans amour est né Guillaume, surnommé le sagouin, a cause de sa légere difformité physique et sa saleté. Temoin d'affrontements incessants entre sa mere (dure et insensible), son pere (faible) et sa grand-mere, il est rejeté et se renferme sur lui-meme. Sa rencontre avec un instituteur est pret de rallumer son envie d'apprendre, de vivre, mais le contact est brutalement coupé pour de mauvaises raisons (politique). L'histoire se termine dramatiquement. Le style du livre est direct avec beaucoup de dialogues. J'aime beaucoup l'idée que le destin de Guillaume n a tenu qu'a un fil, que l'education et l'amour de l'entourage determine beaucoup la vie future. J'aime moins le fait que le livre soit si court et ne permette pas de vraiment s'imprégner des personnages et de l'histoire.

Le silence de la mer - Vercors (Jean Bruller): 6.5/10
L'édition que j'ai est un recueil de nouvelles: le silence de la mer (une famille garde le silence face a un officier allemand instruit), ce jour la (un enfant voit l'inquietude de son pere au cours d'une promenade) , le songe (reve terrible sur les camps), l'impuissance (Renaud qui deteste l'injustice, voit avec degout et rage ce que l'homme est devenu), le cheval et la mort (une histoire sur Hitler), l'imprimerie de Verdun (Un francais qui soutient Petain voit son monde s'ecrouler avec la guerre) , la marche a l'etoile (Thomas, un jeune allemand quitte son pays pour vivre pleinement son amour pour la france). La plupart des nouvelles ont été écrites pendant le guerre. les themes abordés sont la resistance a l'ennemi (active ou passive), la violence et l'horreur de la guerre, la dignité de l'homme, l'amour de son pays, de l'art... On voit comment les réactions de chacun peuvent etre completement différentes, en temps de guerre. J'aime la diversité des histoires. Certaines montrent l'horreur, d'autres poussent a se rebeller, a garder l'espoir. La symbolique des histoires est parfois un peu trop forte, et on peut imaginer qu'elles sont romancées a l'exces pour avoir plus de force.

Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran - Eric-Emmanuel Schmitt: 6.5/10
Moise est un jeune juif qui n'arrive pas a communiquer avec son pere. Il devient ami avec Monsieur Ibrahim qui tient une épicerie arabe dans le quartier. Avec lui, il parle de la vie, de ses amours, de religion et prend confiance en lui. Ils finissent par faire un grand voyage ou ils recherchent la beaute de la nature, les rencontres et la paix de l'ame. Ce tres court livre est agréable, il me rappelle la vie devant soi avec role inverse (le jeune arabe qui s'attache a la vieille juive devient ici le jeune juif qui s'attache au vieil arabe, le parallele reste vrai pour les noms momo-moise). Je trouve l'histoire un peu trop belle et les personnages trop optimistes. Cela fait perdre du realisme au roman. C'est joli mais ca reste un conte.

L'Africain - JMG Le Clezio: 6.5/10
Le Clezio fait un portrait de son pere. Alors qu'il a plutot eu une relation de conflit avec lui dans sa jeunesse, il comprend comment ce médecin amoureux de l'Afrique a perdu ses illusions apres la succession de guerres et maladies qui ont frappé le continent. A travers ses souvenirs d'enfance et de ceux de sa mere, il imagine la vie de son pere. Ce livre est également une declaration d'amour a l'Afrique non colonisé, qui respire la beaute et la liberte. Ce court livre est agréable a lire, mais n'a pas la poesie ni la magie de "Desert".

Le soleil se leve aussi - Ernest Hemingway: 6.5/10
Jake Barnes est un ecrivain americain qui vit en France. Apres quelques soirées parisiennes arrosées, on l'accompagne en Espagne. Il peche avec son ami Bill pendant une semaine et rejoins ensuite Mike, Brett et Cohn pour les fetes de Pampelune. Ils boivent, dansent, assistent aux corridas et sympathisent avec Roméro, jeune toreador plein de promesse. Jake est amoureux de Brett, mais c'est une femme libérée et frivole qui va d'homme en homme. Elle a vécu une aventure avec Cohn qui la suit partout comme un chien, doit se marier avec Mike mais part avec Roméro. Le texte est coloré, c'est tres festif, l'ivresse est partout. Cela me rappelle les ferias de Beziers. Il y a beaucoup de dialogues. Certains passages manquent d'interets et sont trop detaillés a mon gout (la peche). C'est tres descriptif.

Le zéro et l'infini - Arthur Koestler: 6.5/10
Roubachof est un ancien chef russe qui a participé a la révolution. Comme tous ces compagnons avant lui, il est incarcéré. Pour le N1 (Staline), ses pensées politiques s'eloignent trop de la direction du partie . On suit son arrestation, son incarcération, et son interrogatoire proche de la torture ou l' on revit sa vie passée. On est en permanence dans ses pensées, qui oscillent entre souffrance et reflexion. Roubachof est tres cérébral, il affine ses théories et en élabore sans cesse de nouvelles. Il s'apercoit qu'il est victime de ce qu'il infligeait lui-meme aux autres. Meme s'il comprend la necessité de la terreur en place pour réussir la revolution, il se demande peu a peu si ca a vraiment un sens. L'angle qu'a choisi l'auteur est tres intéressant car on vit avec un des fondateurs de la revolution qui, parti d'un idéal s'est transformé en une machine terrible. On écrase l'individu au seul profit de la révolution.

Bonjour tristesse - Francoise Sagan: 6.5/10
Cécile est une jeune femme de 18 ans liberée. Elle passe ses vacances avec son pere, léger et volage et une de ses amies pres de la mer. Elle passe ses journées a bronzer, boire, discuter avec son pere et profiter du soleil. Elle rencontre Cyril qui sera son premier amour. Mais l'arrivée d'Anne, qui se lie avec son pere, va tout changer. Anne est une vieille amie, distinguée, intelligente toute en retenue qui s'oppose a la frivolite de Cécile. Cette derniere craint que la vie oisive qu'elle mene avec son pere cesse si Anne reste avec eux. Elle fera donc tout pour la faire fuir. Ce court roman, qui a beaucoup choqué a l'epoque, est en fait tres soft. Sagan recrée une atmosphere estivale avec beaucoup de réalisme. L'écriture est assez agréable et étonnante pour une fille de 18 ans. On sent le passage d'une jeunesse insouciante a l'age adulte. Par contre l'intrigue est assez mince.

Last Exit to Brooklyn - Hubert Selby Jr.: 6.5/10
C'est un recueil de nouvelles: un gang qui passe ses soirées dans un bar a ne rien faire, une fete entre travestis et voyous, une prostitué qui descend peu a peu en enfer (gang-bang), Harry syndicaliste qui mene une greve et utilise l'argent pour sortir des drag queen, une série d'histoires sur les habitants d'un quartier pauvre. Le ton est trash, la plupart des personnages sont deprimés et deprimants, ne pensent qu'a l'alcool et au sexe. Toutes les unions sont malheureuses, les maris battent leur femmes et ne pensent qu'a les tromper, les enfants bruyants sont mal-aimés . On navigue entre quotidien pitoyable, chomage, alcool, drogue, bagarre et sexe. Le style comme le contenu est tres cru. Ca rappelle vraiment l'ambiance du film "Requiem for a dream" (du meme auteur). J'aime le fait que cela soit tres sombre (beaucoup plus que "moins que zero par exemple) voir sordide, on en ressort pas indemne. Certains personnages sont vraiment marquants, choquants. Par contre, il n'y a pas vraiment d'intrigues. On ressort du livre fatigué par la répétition de scenes éprouvantes qui se ressemblent finalement beaucoup.

Homme invicible, pour qui chantes-tu? - Ralph Ellison: 6.5/10
C'est l'histoire d'un noir américain, qui se fait renvoyer de son école et tente sa chance a NY. Apres des petits boulots, il devient le porte parole d'un partie politique a Harlem. A travers son histoire, Ellison montre la situation des noirs aux Etats-Unis. Exploité dans le sud, ignoré dans le nord, il montre que l'assimilation ne fonctionne pas. Le personnage principal se retrouve confronté a toutes les situations: le directeur de son université noir qui ne s'occupe que de sa carriere et fera tout pour réussir, le partie politique superficiellement accueillant mais qui se sert de lui, Rat le destructeur qui est un extrémiste noir qui veut detruire la societe telle qu'elle est. Bien écrit, le contenu est parfois un peu confus. Certains passage sont meme legerement irréels. Les interprétations sont seulement suggérées.

Orgueil et prejugé - Jane Austin: 6.5/10
L'histoire se passe en Angleterre a Longbourn on l'on suit la vie des 5 filles de la famille Bennet. L'ainée Elizabeth rencontre Darcy, homme riche riche qu'elle trouve méprisant. Au fil des rencontres, elle se rendra compte de son erreur de jugement. Autour de cette histoire principale, on decouvre la vie amoureuses des autres soeurs: Jane, belle sensible et reservée et les deux plus jeunes, agitées et frivoles. Meme si le sujet est leger et l'epoque révolue, j'ai bien aimé ce classique. Rien d'original mais plus divertissant que je ne m'y attendais.

Mon chien stupide - John Fante: 6.5/10
Henry J Molise est un ecrivain sans succes qui survit en ecrivant des scenarios pour le cinema. Il vit avec sa femme et ses 4 enfants. Un jour il trouve un enorme chien, apathique et obsédé qui va participer a l'implosion de la famille. Entre les disputes avec sa femme, l'incomprehension avec ses enfants et les envies d'ailleurs, ce livre parle surtout de l'approche de la soixantaine quand les enfants quittent le foyer, et qu'on cherche un nouveau sens a sa vie. Le ton du livre est mi-comique mi-tragique. C'est a la fois drole, cynique et nostalgique. L'ecriture est assez originale, en particulier la vision qu'a le narrateur de sa famille, les critiquant en permanence mais pour qui il a enormement d'affection. Cette vision désabusée de la vie fait penser a du Bukowski (qui etait son 'disciple'), en moins trash.

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MessageSujet: Re: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 16:15

Le joueur - Fedor Dostoievski: 6/10
Roman qui commence bien mais qui s'accelere vraiment trop vite sur la fin. Mele histoire de jeu et d amour. Dostoievski a ete oblige d'ecrire le livre tres vite: il est donc moins bien concu que ses autres romans, mais du coup il est plus spontane et autobiographique

Le grand secret - Barjavel: 6/10
Du Barjavel. Le secret tient bien en haleine. La fin sur l ile ne m a pas passionne ni marque

Un secret - Philippe Grimbert: 6/10
Interessant car montre les effets de la shoah sur le long terme, sur les secrets de famille, sur l enfant ne apres.

Le rouge et le noir - Stendhal: 6/10
Histoire d un jeune ambitieux, egoiste. Deux parties: une en province avec une vraie histoire d amour, une a Paris ou tout est plus superficiel. Ca se lit facilement meme si parfois les rebondissements sont un peu trop nombreux et semblent venir de nulle part. Critique interesssante de la noblesse, clerge, bourgeoisie.

L'empreinte de l'ange - Nancy Huston: 6/10
Une jeune allemande completement fermee se marie avec un musicien, sans passion. Retrouve l amour dans les bras d un juif hongrois. Insiste sur le poids de l histoire et de nos conditions sur nos vies personnelles

Les ames mortes - Gogol: 6/10
histoire + pensee generale sur la russie. Gogol parle directement au public a certain moment. 2e partie tres incomplete, decousue. Le poids de la censure est tres present.

Les lettres de mon moulin - Alphonse Daudet: 6/10
Plus melancolique et simple que je ne le pensais. Agreable a lire

Stupeur et tremblements - Amelie Nothomb: 6/10
Une jeune belge explique son experience dans une grande entreprise nippone: expose le systeme japonais dans le monde du travail qui recherche en permanence la perfection. Montre le decalage entre les valeurs de l'occident et de l'orient. Passage interessant qui explique les valeurs japonaises: l' impasse dans laquelle se trouvent les femmes: elles sont egales a l'homme mais doivent etre parfaites en toute circonstance, privées de toute recherche de bonheur, absence d'espoir. On sent quand meme beaucoup d'amertume chez Amélie qui explique une periode de sa vie qui n'est sans doute pas representatif de la situation réelle au Japon (exagération)

La vie est ailleurs - Milan Kundera: 6/10
Le livre raconte la vie de Jaromil, poete, comment il en vient a la poesie pour plaire a son entourage, comment elle devient absolue et dicte sa maniere d'agir, ses sentiments, tout cela sur fond de révolution communiste en tchecoslovaquie. Le livre montre le décalage entre le besoin d'absolu du poete et la realite : ce besoin devient ridicule quand il s'applique a la vie reelle :amour,engagement politique; il oblige Jaromil a se mentir a lui meme et cela le conduit a sa perte. Autant le livre critique cette approche de la poesie qui est inadaptée aux aleas de la vie, autant il me semble qu'il ne la rejette pas completement. J'aime: la partie avec Xavier, personnage imaginaire idealiste qui vit sa vie en passant de reve en reve. J'aime egalement le passage ou le roman prend du recul par rapport a lui meme, change de point de vue et nous montre une autre realite (avec le quadragénaire). J'aime les parties ou l'auteur explique comment fonctionnent les poetes : c'est risible et touchant en meme temps (un poete a toujours raison: sa verite est dans l expression de ces emotions présentes, meme exagérés et non durables). La relation entre le fils et la mere prend trop de place

Le Grand Meaulnes - Alain-Fournier: 6/10
Le roman raconte l'histoire d'Augustin Meaulnes et de son ami François Seurel, également narrateur. Augustin Meaulnes arrive par hasard à une fete mystérieuse et irréelle dans un chateau qu'il n'aura de cesse de rechercher. Il rencontre Mlle Yvonne de Galais, et en tombe amoureux. On suit egalement l'histoire de Frantz le frere d'Yvonne. C'est l'unique roman d'Alain Fournier. C'est un roman du terroir, autobiographique, onirique, d'aventure et de l'adolescence. Ce roman parle du passage de l enfance a l'age adulte, de la perte des illusions, les personnages quittent le reve pour entrer dans la dure realité. J'aime bien la premiere partie, avec l 'appartion de Meaulnes et son aventure au chateau, assez poetique. Dans toutes la 2eme partie, on sent la nostalgie de l'enfance chez l'auteur, meme dans le style d'ecriture.

De grandes Esperances - Charles Dickens: 6/10
Pip, un jeune homme apprenti forgeron recoit des espérances d'une personne anonyme. Il va s'installer a Londres pour devenir un gentleman en attendant que son bienfaiteur se fasse connaitre. Ecrit a la 1ere personne, ce roman picaresque et pictural decrit un monde quasi-imaginaire: les tristes marais avec son terrible forcat, la vieille maison et sa 'sorciere' (Miss Havisham), la magnifique forge de son ami Joe, les tempetes surréalistes de Londres... Il y a tout un defilé de personnages aux caracteres si stereotypés qu'on se croirait dans une BD. Tout les sentiments y passent: l'amour, l'amitie, la pitié mais aussi la vanité, la rancoeur, la haine, la jalousie... Dickens parle beaucoup de la justice, du monde carceral, du poids de l'argent ce qui rend le roman plus sombre et peu optimiste. L'intrigue enfin est bien ficelé et on est proche du roman policier avant l'heure. J'ai particulierement aimé la description de Londres au 19e. Le plus gros defaut est que le debut est assez lent et je me suis vraiment ennuyé vers la moitie. Heureusement, la derniere partie est tres vivante et pleine de surprises: elle attenue la premiere mauvaise impression.

Chroniques martiennes - Ray Bradbury: 6/10
C'est un recueil de science fictions qui se deroule principalement sur Mars de la fin du XXe siecle vers le milieu du XXIe. L'originalité vient du fait que chaque nouvelle est indépendante (autres personnages et idees) mais sont pourtant chronologiques: premiers contact avec Mars, colonisation de la planete, dechéance... Les histoires évoquent pleins de themes: la technologie, la mort, le temps, l'espace, la sollitude, la haine de l'autre, la fin du monde... C'est une critique du monde moderne technologique, et sur la non acceptation de la difference. Cela me fait un peu penser a Poe en plus fantastique et beaucoup moins stylisé. Certaines nouvelles sont basées sur de tres bonnes idées (exemple: la rencontre d'un martien et d'un humain a deux époques différentes) d'autres sur une chute (folie des colonisateurs). Certaines histoires sont assez sombres, voir violentes. Le principal defaut pour moi est le style parfois enfantin, le ton trop futuristes et peu réaliste et enfin la coherence parfois limite entre toutes ces histoires sensées se passer dans un meme monde. Ca reste divertissant.

La confusion des sentiments - Stefan Zweig: 6/10
Un professeur d'université, le jour de sa retraite revient sur la rencontre qui est a l'origine de sa vocation. Alors qu'il etait jeune et insouciant, recherchant seulement les plaisirs matériels et charnels, il rencontre un professeur de philologie qui l'ensorcelle. Ce vieil homme s'illumine des qu'il parle de litterature, notamment de Shakespeare et de son monde passionnel. Il devient l'idole du narrateur qui commence alors a étudier serieusement, et faire tout dans sa vie pour etre respecté et aimé par son maitre. On decouvre egalement la vie renfermé du maitre qui communique a peine avec sa femme, vit reclus et ne parle jamais de son passé. Le professeur est tour a tour aimable et odieux avec l'etudiant qui ne comprend pas et souffre beaucoup, sans voir que son maitre l'aime profondement. Ecrit comme une biographie, cette courte nouvelle de Zweig parle du passage a l'age adulte, de l'exubérance des sentiments d'un coeur pur. Il y est egalement question du secret, de l'amour défendu. C'est vraiment du Zweig typique, un vision juste des sentiments. La naiveté de l'etudiant est un peu exagéré.

Le horla - Guy de Maupassant: 6/10
C'est une tres courte nouvelle fantastique de Maupassant. Un homme raconte son experience avec une presence invisible "le horla" qui le hante, d'abord pendant la nuit puis en plein jour jusqu'a le rendre fou. Dans l'édition que j'ai, il y a trois versions du texte (letre d'un fou, puis deux versions du horla), mais le theme reste le meme. J'aime la forme de la derniere version qui est un journal intime, et fait monter la tension peu a peu, par contre je n'aime pas le melange des genres avec les experiences sur l'hypnose et le magnetisme (comme pour Poe, ca ne m'interesse pas). Le passage expliquant que les sens humains sont trop limités pour tout percevoir et tout comprendre est interessant, mais je n'aime pas quand le fantastique essaie de se justifier par la science (temoignage d'une personne de confiance, presence du medecin, justification par des savants: darwin, Mesmer). On voit la progression de la nouvelle a travers les trois textes. C'est pas mal mais tres court.

les hauts de hurlevent - Emily Bronte: 6/10
C'est l'histoire de deux habitations isolées dans la lande anglaise, sur trois générations. Mr lockwood, locataire de la grange Thrush-cross, découvre la propriété des hurlevent (éloignée de quelques miles), et ses sinistres habitants. Il s'en fait raconter l'histoire par Nelly, servante. A l'origine, il y avait deux familles: les Earnshaw, vulgaires et bourrus et les Linton plus raffinés mais faibles. Heatcliff, enfant adopté par Earnshaw n'est pas aimé et vit isolé. Plus tard il est rejeté par l'amour de sa vie (Catherine). Il passera ensuite sa vie a se venger en recuperant les propriétés et maltraitant tout son entourage (femme, fils, belle fille etc...) Le livre est tres noir pour l'époque, la violence (morale et physique) est présente partout. Meme la region devient menacante en hiver: on ressent le froid, l'isolement... Le livre présente des personnages grossiers, méchants, hypocrites, faibles. Les moments de bonheur sont tres rares et la maladie et la mort sont partout. J'aime l'idée de commencer par la fin: on rencontre les personnages avant de connaitre leur vie. Par contre, le mode de narration est étrange: c'est un mélange de temoignages et de lettres sans que le style en soit changé.

Notre-Dame de Paris - Victor Hugo: 6/10
L'histoire se passe a Paris pendant le moyen-age (1482). On suit differents personnages au destin liée. Quasimodo est le sonneur de notre dame, il a un physique ingrat mais un grand coeur. Esmeralda est une jeune danseuse bohemienne, incroyablement belle, pleine de vie, mais naive. Claude Frollo est l'archidiacre de Notre dame, il est cultivé mais austere, son amour interdit pour Esmeralda le rendra terrible. Le roman mélange vraiment les genres: il est historique, sombre, romantique, d'aventure ... Victor Hugo recrée l'atmosphere du XVe siecle, et certaines scenes sont particulierement réussies (fete des fous, cours des miracles, place de la greve), le parler, les objets et chants sont souvent de l'epoque. Une autre partie essentielle du roman est sur l'architecture: les descriptions des églises (notamment Notre-Dame), palais, place et meme de la ville entiere sont nombreuses. L'originalite vient du fait que Hugo met en valeur les changement entre le moyen age et 1830: il insiste sur les destructions et modifications qui dénature Paris. Pour lui, l'architecture etait l'art premier de l'hommes avant l'apparition de l'écriture. Le livre est un peu long, le style pas toujours facile: trop de mots d'époque, trop d'enumerations inutiles. L'alternance entre l'histoire et les chapitres plus theoriques est etrange meme si j'aime l'idee.

La danseuse d'Izu - Yasunari Kawabata : 6/10
La Danseuse d'Izu: un jeune étudiant suit une troupe de forains dans les montagnes d'Izu, il est particulierement charmé par une danseuse de 14 ans. Elégie: une femme au don prophétique parle de son amour perdu, de la vie apres la mort, des esprits. Apres avoir fait le tour des religions, elle aimerait se reincarner en plante (métempsycose), Bestiaire: un homme misanthrope et solitaire vit entoure d'animaux (oiseaux et chiens). Retrouvailles: apres la guerre, un homme retrouve par hasard sa maitresse, ce qui le ramene a la conscience de soi. La Lune dans l'eau: un invalide voit sa vie a travers un miroir: il regarde sa femme, son jardin, la lune a travers ce miroir. Ces courtes nouvelles sont poétiques et sombres: c'est une vision desabusée de l'homme, mais Kawabata nous montre son amour de la nature. Son style est original et intéressant, on decouvre un Japon triste, cruel mais élégant et tout de meme humain. J'aime bien les idées des nouvelles mais le livre est trop court pour avoir le temps de bien rentrer dans ce monde.

La fée Carabine - Daniel Pennac: 6/10
Dans ce roman, on entre dans un monde de fous, a la limite du surnaturel. On suit Benjamin de la famille Malaussene, mélange d'enfants de differents peres et de viellards récupérés. Benjamin travaille en tant que Bouc-émissaire dans une maison d edition, il est amoureux de Julia, une journaliste miraculeusement retrouvée, apres avoir ete victime d'une tentative de meurtre. A belleville, les vieux sont camés, les vieilles sont égorgés mais se defendent a coup de fusils. Un flic schizophrene (Van Thian) se ballade habillé en vielle veuve pour appater le tueur au rasoir. Son jeune collegue Pastor réussit a obtenir des aveux de criminels grace a un mysterieux procédé qui le déforme physiquement. Tous ses personnages loufoques et ses faits étranges vont finir par se recouper dans une affaire moins complexe qu'elle n'y parait. Daniel Pennac mélange un peu les genres avec ce polar tres original a l'humour grincant. La vision du monde est ici pessimiste (violence, racisme, malheur) mais le ton désopilant détend l'atmosphere (jeux de mot, dialogues percutants, reflexions originales). J'ai eu un peu de mal a rentrer dans l'histoire, a m'interesser aux personnages, mais ca tient la route et j'ai finalement passé un assez bon moment.

Demian - Hermann Hesse: 6/10
Emil nous raconte son enfance et son adolescence. Il est longtemps troublé par le monde qu'il divise en deux: celui bourgeois et saint de ses parents, et l'autre venant de l'exterieur, plus violent, plus mysterieux aussi. Il trouve un guide, Demian, qui va lui apprendre a ne pas rejeter son cote sombre mais a l'exploiter pour trouver son etre profond, suivre son destin. Emil balance en permanence entre l'envie d'appliquer cette philosophie et la culpabilite, le besoin de faire comme les autres. Ces rencontres fortuites avec Demian le remette sur la bonne route mais c'est Eve, la mere de Demian qui finit par le convertir. On retrouve la meme dualité que dans le loup des steppes. Meme si le contenu est interessant, cela donne l'impression que Hesse n'a jamais avancé, a toujours eu envie de se rebeller sans aller au bout. Trop de théories, de prises de tete, et pas assez d'actions concretes... Le mode de narration est beaucoup moins élaboré et original que pour le loup. C'est une esquisse du theme principal des livres de Hesse: la recherche d'une vie accomplie par l'introspection.

Le petit Prince - Antoine De Saint Exupery: 6/10
C'est l'histoire d'une rencontre dans le desert. Alors qu'il répare son avion au milieu de nulle part, le narrateur rencontre le petit prince qui lui demande de dessiner un mouton. L'adulte se lie d'amitié avec cet enfant, curieux du monde qui l'entoure. Il racontre son voyage de planetes en planetes, partageant son experience. Par des raisonnements élémentaire, il met en valeur la stupidite du monde moderne/adulte. Souvent cité dans les listes des lectures incontournables, je reconnais que ce livre est étonnant .Parfois trop enfantin pour les adultes, parfois trop profond pour les enfants, ce récit simple est touchant et fait réfléchir. Il n'y a pas une histoire sans allusion cachée sur la vie. L'idée principale étant qu'il faudrait toujours regarder le monde avec des yeux d'enfants, et prendre le temps d'apprécier la beauté des choses.

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury: 6/10
Dans ce roman d'anticipation, il n'y a plus d'art, de pensée, de savoir, ni d'amour. Toute la vie tourne autour du plaisir: de consommer, de faire du sport, d'aller vite. La "famille", emission diffusée sur grand ecran en permanence, remplace les contacts humains. Tout est fait pour simplifier la vie, supprimer les émotions. Tous les livres sont interdits et brulés par les pompiers. Montag est l'un d'eux et vit sans jamais se poser de question jusqu'a sa rencontre avec Clarisse qui par son attitude, ses histoires et sa liberté de ton lui ouvre les yeux sur le vide actuel de sa vie. J'aime beaucoup l'originalité du livre: ce pays totalitaire a ete crée par l'humanité elle-meme, sans avoir besoin de dictateur. Certains faits ont une realité aujourd'hui comme le fait que l'intéret pour l'art se dissipe peu a peu par l'abétissement general. La philosophie derriere l'histoire est plus profonde qu'on pourrait le penser. Par contre, je n'aime pas trop le style de Bradbury. Il n'approfondit pas ses personnages, et je ne suis jamais completement rentré dans l'histoire.

Novecento Pianiste - Alessandro Baricco: 6/10
Un enfant est trouvé sur un bateau de croisiere. Il y passera toute sa vie. Solitaire, reveur et incroyablement doué au piano, on decouvre la vie de Novocento a travers le temoignage de Tim Tooney, son ami trompétiste. Ce tres court livre est une jolie histoire, une fable. L'idée est bonne et la lecture évoquent pleins d'impressions visuelles. Les moments ou Novecento joue au piano sont les meilleurs passages. Par contre, je n'aime pas le style poétique et trop simpliste de Barricco: ca manque de profondeur. Le monologue théatral me fait egalement sortir de l'histoire.

Contes de la folie ordinaire - Charles Bukowski: 6/10
C'est le livre le plus trash que j'ai jamais lu. Ca parle de picole, d'écriture mais surtout de sexe. De nombreux contes ont une apparence autobiographique: un écrivain qui n'est pas reconnu critique le monde qui l'entoure, montre son desespoir et ne pense qu a boire et a baiser. Certaines histoires sont fantastiques. C'est sombre, violent mais original.

Les belles endormies - Yasunari Kawabata : 6/10
Eguchi est un vieil homme qui vient dans une maison close japonaise ou il passe la nuit aupres de jeune filles endormies. Aupres d'elles, il se rememore sa jeunesse, les filles qu'il a connues, les moments marquants de sa vie, et tout ca a partir des sensations que les jeunes filles lui procurent (odeurs, couleurs, reactions). A chaque fois differentes, ces experiences le font refléchir sur la vieillesse et la mort. En prenant comme point de départ une situation malsaine, Kawabata délivre un roman parfois déroutant, parfois attachant.

Le petit arpent du bon dieu - Erskine Caldwell: 6/10
Ty ty est un pauvre fermier du sud des Etats-unis qui passe sa vie a creuser des trous dans son jardin pour trouver de l'or. Il est aidé par ses enfants et une famille de noir. Les filles sont volages, les garcons travailleurs mais simples d'esprit. Ils parlent beaucoup de sexe, le ton est cru, la trame loufoque. Quelques exemples: Darling Jill fait esperer le gros Pluto mais couche avec tous les hommes qu'elle croise. Pluto est un obese paresseux, qui reve d'etre cherif mais ne fait rien pour. Le pere complimente en permanence le corps de sa belle fille, part a la chasse d'un albinos comme si c'etait une patte de lapin. La principale originalité du livre est le changement de ton entre le début burlesque et la fin tragique : les dialogues sont de plus en plus serieux, la tension entre les personnages augmentent (Will et Buck) et la comédie devient un drame.

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kepi
Bavard



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MessageSujet: Re: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 16:21

L'herbe rouge - Boris Vian: 5.5/10
Un homme invente une machine permettant de revivre son passe et ses angoisses. Un peu trop surrealiste pour moi. Le roman est suivi de 3 nouvelles tres courtes mais mieux que le roman (le rappel, les pompiers, le retraite)

L'éternel mari - Fedor Dostoievski: 5.5/10
C'est l'histoire d'un homme qui va rencontrer le mari de son ancienne maîtresse, décédée. Cet homme vit avec sa fille malade, et le héro va rechercher à se sauver lui-même en aidant, la petite fille, Lisa, tourmentée par son père. Relation interessante entre les deux hommes.

Lettres persanes - Montesquieu: 5.5/10
Format original (lettres). Permet de voir la vie francaise et persane au 18e ainsi que les visions philosophiques, politiques de Montesquieu

Un jeuneur - Franz Kafka: 5.5/10
J aime bien le style un peu surrealiste mais sans exces. Parle beaucoup de la condition d artiste mais sous des formes originales: jeuneur, cantatrice qui siflle ect… Une metaphore de l etat d ecrivain qui est pour kafka une vrai souffrance.

Les neiges du kilimandjaro - Ernest Hemingway: 5.5/10
Plusieurs nouvelles. La plus marquante est celle du mari chasseur, trompe qui reprend le dessus dans son couple.

La métamorphose - Franz Kafka: 5.5/10
Un homme se reveille en cancrelat et se detache du monde petit a petit (rejeté par sa famille). Critique du pere, du monde du travail et donc de l etat de l homme en societe.

Le proces - Franz Kafka: 5.5/10
Histoire d un homme qui est accusé sans raison particuliere. Il a donc un proces dans lequel tout reste opaque, rien n'avance, montre une justice arbitraire dans laquelle la faute est secondaire, seule les relations importent. Ce proces va peu a peu prendre le dessus sur la vie de cet homme et le deconnecter de sa vie passée. C'est un peu une allégorie sur le sens de la vie avec deux visions qui s'opposent: celle qui suit les regles et la debauche. L homme ne pourra jamais vraiment choisir. J aime beaucoup l'histoire avec le predicateur : la loi (lumiere) existe mais personne ne sait comment l atteindre, cela reste un ideal, il y a pleins de barrieres que chacun explique differemment. Le livre est inachevé et l'enchainement des chapitres n'est pas evident. On retrouve ce coté abstrait de Kafka dans tout le roman: c'est tres mysterieux et pas toujours facile a lire.

Le blé en herbe - Colette: 5.5/10
C'est l'histoire de deux adolescents de 15 et 16 ans durant un été. Ami depuis l'enfance, leur relation va changer. Amitié, amour, jalousie, mensonge, c'est une initiation sentimentale et sexuelle, l'eveil amoureux d'adolescents qui quittent peu a peu le monde de l'enfance avec amertume. Phil decouvre l'amour physique dans les bras de la "la Dame en blanc". Vinca devient elle de plus en plus femme, physiquement et dans son comportement. L'ecriture: il y a de nombreuses descriptions de paysages, de metaphores relative a la mer, a l'été. Bien que poétique et creant une atmosphere estivale, ce style rend la lecture plus difficile: cela ne me parle pas assez. J'aime: les reactions de Phil et Vinca parfois tres matures, et tres enfantines a d autres moment, la transition est lente et prendra tout l été. Anecdote sympa: les adultes sont inexistants dans le roman: ils representent un autre monde et on se réferre a eux par des ombres. Le livre est assez court.

Le livre de ma mere - Albert Cohen: 5.5/10
Dans ce livre autobiographique, Albert Cohen nous raconte le grand malheur de sa vie: la mort de sa mere. Le style est tres original: le contenu est tres personnel, on a l'impression qu'il transfere sa douleur directement de ses tripes aux papiers, il decrit son mal lancinant, ses regrets, son complet desarroi. A travers son temoignage, il fait le portrait de sa mere, l'archétype de la maman juive, fou d'amour pour son fils, sans vie propre. Il se rappelle tous les petits details, mettant parfois l'accent sur ses maladresses, toujours insistant sur l'amour infini qu'elle avait pour lui. Au dela de la mere, il y a egalement des reflexions sur l'absurdite de la vie, avec cette mort qu'il abhorre. On retrouve egalement des reflexions sur l'amour des femmes (jamais pur), sur la vie en societe (ininteressante et futile) opposé au sentiment entier de l'amour d'une mere. Albert développera toutes ses idées dans Belle du seigneur, qui me semble apres coup assez autobiographique. Certains passages sont poetiques, d'autres extravagants. Le livre est touchant et tres triste... un gros defaut est qu'il est vraiment tres répétitif meme si c'est voulu, il doit y avoir plus de 100 references au fait que sa mere est dans un cercueuil, dans la terre, sans vie.

Les possédés - Fedor Dostoievski: 5.5/10
Dans les annees 1870, on suit dans une petite ville, un groupe de personnes (noblesse dechue,revolutionnaires,nihilistes) qui tombent peu a peu dans la décadence. Le personnage principal Stavroguine, est un jeune homme issu d'une famille noble qui se moque de tout, crée le trouble et suscite l'admiration partout ou il passe. Un autre personnage important: Stepan trofimovitch: ancien professeur au propos confus et amoureux d'une veuve de general. Enfin on suit un groupe de 5 (les notres) guides par Piotr Stepanovitch: ces révolutionnaires ont pour but de reconstruire la société en commencant par la détruire: mais il y a un écart entre leur theorie et la realité. Meme si c'est voulu, l'histoire est tres confuse, le narrateur (jeune homme ingenu) s'embrouille, hésite, passe d'une histoire a une autre: on navigue entre la folie et la confusion. C'est un pamphlet sur la jeunesse socialiste. Meme si les caracteres sont exagérés, on voit tous ces personnages entrainés dans des histoires qui les depassent. J'ai ete assez decu: il manque un fil directeur a l'intrigue, on a plus l'impression d'un assemblage de differentes histoires.

Molloy - Samuel Beckett: 5.5/10
Les jambes raides, la memoire défectueuse, les sens diminués, Molloy est un homme en fin de vie. Il erre dans sa région sans véritable but. Il raconte ce qu'il voit, ce qu'il ressent. Il communique peu avec les autres, se perd dans ses idées, reste bloquer sur des détails, proche de tics (exemple des cailloux). Il est completement enfermé dans son monde et terminera rampant misérablement dans un fosse. Dans la 2e partie, on suit Moran, une sorte de détective. Tres méthodique, voir maniaque, il part sur les routes avec son fils pour mener a bien une mission: retouver Molloy. Peu a peu, il s'affaiblit, autant mentalement que physiquement et finira seul, se rapprochant peu a peu de l'etat de Molloy. Profondemment pessimiste, l'originalite du livre vient de son écriture, l'emploi du je, le style minimaliste, l'etat perpetuel de doute et de mal-etre des narrateurs. La lecture est assez éprouvante. On est en permanence dans la tete de personnages torturés qui n'attendent plus grand chose de la vie. Ce que j'aime: la grande originalite du livre, le fait que l'histoire boucle sur elle meme, on termine la ou on a commencé.

Un roman francais - Frederic Beigbeder: 5.5/10
Roman autobiographique: Beigbeder est arreté pour avoir sniffé de la coke dans la rue et passé deux jours en garde a vue. Pendant ces 48h, il fait son introspection et rassemble ses souvenirs d'enfance, finalement peu nombreux mais qui ont fait de lui ce qu'il est. Il parle de ses grands parents, du divorce de ses parents, de sa relation conflictuelle avec son frere. Dans le meme temps, il décrit son etat en prison ou il souffre de claustrophobie. Il y a de nombreux chapitres tres differents les uns des autres, sans réelle chronologie. Comme dans tout ses romans, Beigbeder écrit sans barriere, sans regle, mais sans doute de maniere plus sincere ce coup ci. Il fait de nombreuses références a sa propre culture (livres, musiques, films), beaucoup trop a mon gout. Il mélange egalement souvenirs, reflexions sur la vie et reglement de compte personnel. Meme si ca se lit tout seul avec certaines pensées intéressantes, c'est tres égocentrique. La partie sur l'enfance et le souvenir sont pas mal, mais le passage sur la prison est exagéré: il l'a quand meme bien cherché.

Mémoires de porc-epic - Alain Mabanckou: 5.5/10
Voila un livre tres original: Un porc epic raconte sa vie a un baobab: il était le double-tueur d'un jeune garcon: Kibandi. Ce dernier choisit ses victimes et les piquants du porc epic font le reste. On suit la descente aux enfers de ce jeune homme, qui vit mal la compagnie des hommes et tue pour des raisons de plus en plus insignifiantes. Par petites touches, l'histoire decrit la vie dans un village africain, les habitudes, et fait la part belle aux esprits. Le ton est humoristique (proverbe du maitre des porcs-epics), mais je ne suis jamais completement rentre dans l'histoire. Le livre a recu le prix renaudot.

The consolations of philosophy - Alain de Botton: 5/10
Permet de revoir certains philosophes rapidement:Socrates,Epicurus,Seneca,Montaigne,Schopenhauer,Nietzsche; Assez basique avec des images commentees sans trop de rapport

La confession d'un enfant du siecle - Alfred de Musset: 5/10
Original pour moi avec une vrai image du romantisme, beaucoup de traits autobiographiques. Un peu trop romantique du coup a mon gout: de pleurnicheries, de doutes permanents, de faux elans amoureux

Dom Juan - Moliere: 5/10
Different de ce que je pensais, pas vraiment moraliste pour du moliere, mi-comique mi-tragique, histoire assez decousue: chaque acte se suffit presque a lui-meme, et moins de seduction que je ne le pensais.

Nord Perdu / Douze France - Nancy Huston: 5/10
Nancy Huston parle du statut d'expatrié: comment elle perd ses reperes. Etant divisée entre le Canada de son enfance et son pays d'adoption la France, elle finit par ne plus avoir de vrai chez soi. Elle y parle de la langue: une pour l'enfance, spontanée, une pour l age adulte, plus scolaire. Elle explique comment les francais lui rappellent le fait qu elle est étrangere en permanence: par les habitudes, le comportement, l'accent. Dans le meme temps elle perd le contact avec sa famille et amis du Canada: Ils n'ont plus les memes préoccupations, leurs vies divergent et c'est de plus en plus dur de communiquer, de s'interesser aux vies des autres a distance. Je n ai pas la meme vision qu elle, vu que mon experience est aussi assez differente, mais c'est interessant. Le livre se termine par 12 portraits/experiences de la France.

L'oeuvre au noir - Marguerite Yourcenar: 5/10
On suit la vie de Zénon, medecin, alchimiste et philosophe pendant la renaissance. Apres avoir suivi des etudes théologiques, il part de Bruges pour de nombreux voyages pendant lesquels il est confronté a d'autres cultures, et approfondit ses connaissances (medecine et sciences). Sa liberté de penser et son avance sur son temps lui font une reputation qui l'oblige a fuir en permanence. Il revient a Bruges a la fin de sa vie pour etre medecin dans un couvent. Il sera finalement reconnu et emprisonné. Zenon est un personnage qui aime a raisonner, cherche a comprendre la vie et n'hesite pas a tout remettre en cause, meme la religion. L'auteur nous presente un époque noire, dominée par l' intolerance, les maladie et les luttes de pouvoir. On quitte parfois Zenon pour suivre le sombre destin d'autres personnages. Le livre parle beaucoup de la Réforme et de l'apparition du protestantisme. Meme si les reflexions philosophiques et le contexte historique sont interessants, le vocabulaire est extremenent soutenue et rend la lecture particulierement difficile et hachée. Yourcenar a fait enormement de recherches pour coller a la vérité historique mais cela rend son texte opaque. Enfin, la gestion du temps et la description des évenements rendent le roman trop impersonnel pour que l'on s'attache a ce personnage avant la derniere partie.

L'amour dure trois ans - Frederic Beigbeder: 5/10
Marc Marronnier vient de divorcer, décrit sa vie de nouveau celibataire, ces souffrances, ces theories (l'amour dure 3 ans). Il retombe amoureux ensuite. L'originalite de ce court roman vient du ton tres libre autant dans le fond que la forme, c'est un mélange de vie privé, pensée générale, de vulgaire et d'humour, il y a également des références romanesques et un peu de poesie. C'est completement autobiographique. J'avais aime 99F pour son originalité ainsi que pour le sujet, mais l'effet de surprise est passé. Pas forcément tres drole, les reflexions faites sont assez simplistes, le sujet trop banal, et Beigbeder trop narcissique. Ses conclusions sur l'amour a la fin ne sont pas convainquantes, et l'happy end est en deccalage avec le reste du livre. Il y a quand meme quelques bonnes idées, quelques tournures marrantes, et deux trois belles phrases...

Moins que zero - Bret Easton Ellis: 5/10
Clay est un jeune americain qui vient passer des vacances a Los Angeles, sa ville natale. Il retrouve ses amis et son ex. Il passe ses journees a trainer, regarder la TV, ecouter du rock. Le soir, il multiplie les soirées, boit, se drogue, baise. Il est mal dans sa peau et c'est de pire en pire (passage sur la prostitution): Loin de sa famille, deconnecté du réel, il n'a pas de but dans sa vie qu'il trouve absurde (sans que cela soit explicitement dit). Le style de Ellis est minimaliste: dialogues de jeunes fétards, description d'un quotidien répétitif. Il y a quelques retours sur son passé, a une époque ou il ressentait mieux les choses. C'est un livre caracteristique des annees 80 avec la drogue, le rock (beaucoup de references), et une jeunesse sans repere. Meme si cela devait etre original pour l'epoque, je vois ce roman comme un intermediaire entre l'attrape coeur et Hell, mais sans le style du premier ni la decadence du second. Le flou dans lequel est Clay est bien mis en valeur, mais l'histoire n'est pas assez prenante.

Les carnets du sous-sol - Fedor Dostoievski: 5/10
C'est l'histoire d'un homme qui vit seul dans son sous-sol et qui écrit ses pensées. La premiere partie est tres philosophique et générale. Le narrateur nous explique que l'etre humain est profondement égoiste, que la recherche d'un idéal est impossible, l'homme cherche surtout a etre libre de faire ce qu'il lui plait. Ensuite cet homme torturé parle de sa relation avec les autres: comment il s'est eloigné de ses amis, en les meprisant tout en cherchant a faire partie de leur monde. Comment il a perdu la seule femme qui aurait pu l'aimer par honte. On découvre un homme aigri, colérique, lache et contradictoire. Les parties sont inégales et n'ont aucun lien entre elles. J'apprecie le fait que l'auteur cherche a etre minimaliste, ne cherche pas a plaire, mais cela rend la lecture dure et rebarbative.


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MessageSujet: Re: Livres - toutes mes critiques   Livres - toutes mes critiques Icon_minipostedLun 24 Jan à 16:24

Hamlet - Shakespeare: 4.5/10
Assez court, ca part un peu dans tous les sens, fait bien apparaître la folie petit a petit. J aime bien la piece dans la piece

L'enfant - Jules Valles: 4.5/10
Fait un peu trop poil de carotte a tout le temps passer pour le martyr. Se trouve des excuses sur ses rates.

Une vie - Guy de Maupassant: 4.5/10
Roman sur la vie d une jeune fille. Interessant avec une description de l aristocratie du 19e. Montre bien la difference entre les reves d une jeune fille et la realite beaucoup plus noire

Soie - Alessandro Baricco: 4.5/10
histoire d un francais qui fait fait des aller-retours au japon pour rapporter des vers de soie. Themes abordes: depaysement, souvenir, amour et sacrifice. Tres court et un peu repetitif meme si c est voulu

Eugenie Grandet - Honore de Balzac: 4.5/10
Vie de deux monomaniaques: le pere Grandet avare et la fille amoureuse de son cousin. Le style est trop froid, trop de descriptions, pas tres passionnant surtout juste apres Dosteivski

Et on tuera tous les affreux - Boris Vian: 4.5/10
Rock Bailey est un jeune homme de 19 ans, au physique de reve et pourtant toujours vierge. Lors d'une soirée, il est drogué, enlevé, mis nu dans une chambre avec une fille puis relaché. Lorsqu'il retrouve ses amis, c'est pour decouvrir un mort pres du telephone d'une boite de nuit. Il s'en suit une pseudo-enquete policiere avec ses amis, melant sexe, violence, explosions... Le livre est meme fantastique avec l'ile du docteur Schutz et ses clones a la beauté parfaite. Meme si c'est sans doute voulu, cette parodie de polars-thrillers americain me fait trop penser aux series B americaines pour y prendre du plaisir. La pseudo-morale sur la difference ne me touche pas. Le mélange d'action, de sexe, de clonage manque d'originalite. J'imagine que Vian a écrit ce livre pour se moquer du genre, mais ca va vraiment trop dans le n'importe quoi. Le livre est court et se lit rapidement.

Au-dessous du volcan - Malcolm Lowry: 4.5/10
L'histoire se passe au Mexique a la fin des annees 30. Elle raconte la journee de Geoffroy, consul venu d'Angleterre lorsqu'il retrouve sa femme apres une longue séparation (et un divorce). Alternativement en manque d'alcool et ivre, Geffroy est un homme torturé. Au dela de son alcoolisme, présent a chaque page, c'est un personnage spirituel qui rejete la vie materielle et boit pour se transcender. Son mysticisme l'empeche de se retrouver avec Yvonne malgre l'amour fou qu'ils ont l'un pour l'autre. Les autres personnages sont Hugh, le frere, jeune fou utopique pleins de vitalité, Laruelle ex-amant d'Yvonne, et des compagnons de beuveries du consul. L'ecriture de Lowry est tres difficile, des pages entieres sont pour moi inintelligibles. Les descriptions se melent a la philosophie, aux métaphores et surtout aux délires du consul. Meme si certains passages sont profonds et que l'ensemble est tres poetique, j'ai eu beaucoup de mal a finir ce long roman. J'ai beaucoup plus accroché sur la fin, qui ressemble a une descente aux enfers.

Cynisme - Michel Onfray: 4/10
Apologie de Diogene, et de l anticonformisme. Interessant

Le mythe de sisyphe - Albert Camus: 4/10
Essai qui parle de l'absurde: absurdité de la vie, a cause bien sur de la mort. Les solutions: le suicide, la croyance (qu il refuse car irrationnelle) ou la revolte: son choix. Il definit cette vision comme la philosophie de l absurde, et prone l absence d'espoir, il faut vivre dans la quantité des experiences et non la qualité (proche de l existentialisme). Parle des romanciers et comédiens qui se rapproche de l absurde. Interessant, mais son raisonnement n est pas toujours facile a suivre: soit compliqué, soit utilisant des sauts pour arriver a ses conclusions. cycle de l'absurde.

L'invention de la solitude - Paul Auster: 4/10
Ce court roman autobiographique a deux parties tres inégales: "Portrait d'un homme invisible" et "Le livre de la mémoire". Dans la premiere, Auster parle de son pere récemment disparu. A partir de ses propres souvenirs, des affaires et habitudes de ce dernier, il essaie de le retrouver et cherche a decouvrir qui il etait vraiment.Ce pere était souvent en representation, mais ne cherchait jamais a entrer dans la vie des gens. Derriere cette vie superficielle, il etait tres effacé. J'aime beaucoup cette partie, ou Auster tente de comprendre cet homme en l'abordant sous pleins d'angles differents sans jamais vraiment y parvenir. C'est tres personnel et touchant. Dans la seconde partie, Auster parle de la mémoire qui déforme le temps, des coincidences qui donnent une vie propre aux lieux, donnent un sens aux circonstances.Tout est melange: Il livre des reflexions philosophiques a partir d'une grande serie de souvenirs, il reprend des citations, analyse certaines oeuvres littéraires qui l'on marqué. Parfois c'est pour moi incomprehensible et donc ennuyeux.C'est encore plus personnel que le debut, mais beaucoup trop confus.

Tonio kroger - Thomas Mann: 3.5/10
Ecrivain allemand: parle de sa propre dualite artiste brun du sud: sentimental, sans attache, faible different (sa mere)- bourgeois blond du nord, sportif, besoin de se poser et de reussir sa vie. J ai pas accroche, c'est lent et assez fade

Les mots - Jean-Paul Sartre: 3.5/10
Recit autobiographique de son enfance de 4 a 11 ans. Explique comment son enfance bourgeoise l'a programmé a devenir ecrivain. Sans etre religieux, il s'est convaincu jeune qu'il avait un destin d'ecrivain. II etait plutot egocentrique: il se donnait en spectacle dans son entourage, se donnait un role d'adulte; il voulait etre le centre de l attention. c'est sa future oeuvre jusque dans sa mort qui doit donner un sens a sa vie, doit le rendre immortel . Il avait une vision platonicienne des choses: l'idée est plus forte que la realité. Je m'apercois que les autobiographies m'ennuient un peu: le recit n'avance pas trop, on reste sur sa faim

Métaphysique des tubes - Amelie Nothomb: 3.5/10
Amélie raconte son enfance de zéro a trois ans. Meme si c'est original et écrit avec humour, c'est trop égocentrique pour moi. Elle raconte ses premieres années avec des yeux d'adulte, ce qui en soit est interessant mais c'est melangé a des faits qu'elle veut nous faire croire (premiere a parler, a lire, a comprendre la vie, a faire une tentative de suicide). Légume pendant deux ans, hysterique 6 mois plus tard, elle devient un enfant surdoué presque instantanement. C'est tres romancé, rempli d'orgueil et c'est lassant.

Moby Dick - Herman Melville: 3.5/10
Ismael, rencontre Queegueg, un sauvage harponneur et s'engage avec lui sur le pequod, baleinier de Nantucket. On fait alors la connaissance du capitaine Achab, vieil homme autoritaire qui a juré de se venger du cachalot qui lui a arraché la jambe: Moby Dick. Le récit alterne la vie a bord du bateau et des chapitres tres techniques et detaillés sur tout ce qui est connu des baleines et de leur chasse. Je n'ai pas aimé le livre pour plusieurs raisons: d'abord le recit est trop lent, tres haché. Je ne suis pas du tout rentre dans l'histoire. La rencontre avec Moby Dick est vraiment tardive. Ensuite les parties techniques sont vraiment trop detaillés: on a l'impression de lire une encyclopedie sur la baleine. Au lieu d'expliquer l'essentiel de maniere succinte on a une énumeration exhaustive sur absolument tout ce qui a un rapport avec les baleines: morphologies, catégories, habitudes, écrits, arts, symboles. C'est répétitif, ennuyeux et parfois obsolete. J'aime bien quand Melville livre quelques reflexions générales sur la vie humaine. Le personnage d'Achab est interessant.

La chasse au bonheur - Jean Giono: 3/10
Pleins de petits textes montrant la pensee de l auteur sur differents sujets: la nature, le bonheur, le voyage, le progres. L idee reccurente etant que la modernite tue la beaute, le bonheur. C'est souvent assez decousu.

Ecrits politiques - Jean-Jacques Rousseau: 3/10
Discours sur les sciences et les arts, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Discours sur l'économie politique, Du contrat social. les sciences et l'art eloignent l homme de la vertu. Inegalite: defini l etat de nature et montre ensuite que l inegalite provient de la societe et de la propriete et non de l etat de nature.

Malone meurt - Samuel Beckett: 3/10
Dans ce deuxime volet de la trilogie de Beckett, on lit le carnet de Malone, vieil homme grabataire et moribond. Conscient de son état, il decide de raconter 3 histoires et de faire l'inventaire de ses possessions. Ces récits sont régulierement entrecoupés de remarques sur sa condition autant physique que psychologique. Malone ne sait pas ou il se trouve, a oublié le passé et vit completement isole du monde. Son récit est confus comme l'est son esprit. La premiere histoire qu'il raconte parle d'un certain Sapo dans sa jeunesse, l'espoir qu'il represente pour ses parents, ses visites chez des voisins. L'autre histoire et celle de Macmann, vieil homme vivant dans un asile. Le style, le ton et le sujet du livre ressemble beaucoup a Molloy, mais en plus embrouillé encore. On lit tout ce qui se passe dans la tete d'un malade: c'est sans doute réaliste, mais je ne vois pas la supposée profondeur du texte, ni son humour. La lecture est fatigante et le recit ininteressant, une fois depassé l'idée de l'absurdité de la vie, de la déchéance de l'homme a l'approche de sa propre mort. Ca ne me donne pas envie de lire le 3e.

Mrs. Dalloway - Virginia Woolf: 3/10
Le livre raconte la journée de Clarissa Dalloway, de ses promenades dans les rues de Londres a une reception qu'elle donne. On se place dans la tete de divers personnages, découvrant leur pensée, emotion et souvenirs. Le plus marquant étant Septimus, un jeune schyzophrene, qui se deconnecte peu a peu avec la realité. Le livre est une description du milieu bourgeois, a Londres dans les annees 1920. Il parle de mort, folie, et amour. Il y a de nombreuses références aux differents quartiers de Londres. Je trouve le recit trop confus: il y a de longues phrases qui sont trop travaillés. Je ne me suis pas du tout attaché aux personnages et la lecture est tres ennuyeuse. J'etais tout pret d'abandonner.

Jacques le fataliste et son maitre - Denis Diderot: 2.5/10
On suit Jacques et son maitre pendant un voyage. Jacques est sensé raconter l'histoire de ses amours mais est sans cesse interrompu, et son histoire repoussée. A la place, on entend d'autres histoires, par Jacques, son maitre, ou par d'autres personnes rencontrées. C'est donc un recit saccadé, entrecoupés d'autres histoires. Diderot ne semble pas avoir établi a l'avance un plan precis. Il remet en cause le roman et ses conventions: pas de lettre, une attente toujours décue, l'omnipresence du narrateur qui nous fait sortir de l'histoire pour nous montrer qu'il a le controle. Il nous fait part de ses réflexions et nous prend a parti. L'histoire la plus aboutie et celle de Mme de la pommeraye qui se venge d'un amour trahie. Les autres histoires parlent des conquetes du maitre, de Jacques, de l'amitié (les deux capitaines), de l'église (anticlericale). Jacques a une vision de la vie deterministe: tout est pour lui ecrit dans le grand rouleau de la vie. La structure du livre est originale (incipit marrant) mais cette forme irrite en permanence, et rend la lecture ennuyeuse.

Le square - Marguerite Dumas: 2/10
dialogue entre un homme et une jeune fille qui sont tres differents mais se comprennent bien. Un peu trop mysterieux a mon gout. L homme est plus vieux, voyageur, ouvert d esprit et sur le monde. La jeune fille plus fermee dans sa vie, bornee par des objectifs

Les confessions - Jean-Jacques Rousseau: 2/10
L interet vient du fait que c est une des premieres biographies, donc montre la construction de Rousseau, ses experiences fortes, ses hontes, ses sentiments… Par contre c est parfois long et ennuyeux. On s en fout un peu de ses etats d ame finalement

L'art de la guerre - Sun Tzu: 2/10
Assez ennuyeux. Meme si certains principes sont bien penses, ils se repetent, et les explications de chacun d eux avec une exemple historique sont tres vite eprouvantes (guerre, nom inconnu, de plus pas besoin d un exemple pour comprendre le principe). La principale particularite est son intemporalite et sa precocite

La chute - Albert Camus: 2/10
Temoignage d un homme desabuse a Amstedam. Confession pour pouvoir ensuite juger les autres. A la premieres personnes. Je n'ai pas du tout accroche. Beaucoup trop impersonnel

Faust - Goethe: 1/10
Beaucoup trop decousu et vieillot pour moi. Notamment les chants lyriques…

Gandhi - Jean-Marie Muller: 1/10
Montre la pensee de Ghandi. Mais vraiment trop simple, trop court et trop repetitif

L'amant - Marguerite Dumas: 1/10
Tres decousu autant dans l ecriture que dans l enchainement des pensees
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